dimanche, novembre 13, 2005

Chroniques dans le pot de fleurs

21- Pour préparer l'hiver, il faut savoir suivre la course du soleil

Chère Marie-Hélène,

Il fait doux ce matin. Ma fleur est éclose et se laisse caresser par le soleil. On dirait une journée d’avril, lors de laquelle tout va renaître, plutôt qu’une journée d’automne précédant les chutes de neige qui recouvriront le Québec d’ici quelques semaines. Dans mon cœur pourtant, c’est novembre, morne et triste. Maman m’a dit que tu quittais la blogosphère. Ça m’a fait tout un choc. Je sais bien qu’on en avait discuté cependant il y a une différence entre en parler l’actualiser.

Je me suis senti tout nu. Tout seul. Tu me diras que tu continueras à me donner des nouvelles autrement. Tu me diras que le lien entre nous est plus fort qu’un site web. Mais… T’écrire ces chroniques mettait du piquant dans ma vie, te parler d’Élisa et des autres personnes qui gravitent autour de moi aussi. Alors j’ai pleuré. Pleuré la fin de quelque chose tout en sachant que tu fais ce qui est le mieux pour toi. J’ai versé des larmes sur la perte d’un contact. Parce que c’était si précieux. Parce que c’est notre rencontre. Une fenêtre ouverte sur le monde par laquelle je déversais mon cœur et mes petites réflexions sur l’univers.

Tu me diras que c’était surtout moi qui t’écrivais et que je pourrais bien continuer. Je te répondrai que j’ai toujours espéré que m’écrives encore sur le noir du bazar. Tant que l’espoir tenait, je persévérais. Désormais, je ressens un besoin de me recycler. Aller ailleurs, comme Charles et toi. Voir si mes lettres, ma personnalité ne pourraient pas devenir autre chose qu’une chronique de blogue. Devenir peut-être un personnage de roman, pour enfant. Une illustration autrement vivante des petits riens du quotidien.

Et puis, on pourrait s’appeler. Parler de l’éducation d’Élisa. On pourrait s’écrire des courriels, se dire comment on voit l’avenir, juchés à nos fenêtres respectives. On pourrait s’écrire des pages qui resteront lettres mortes sur la toile mais qui rempliront nos journées.

Une page s’est tournée. Je termine la dernière Chronique dans le pot de fleurs émise sur le net. Mais je sais que l’avenir nous tend les bras et j’ai bien l’intention de m’y jeter.

Ton Roger xxx

4 Commentaires:

Blogger Charles Bolduc s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Boule dans la gorge..
C'est toi qui parle, là, ou bien c'est vraiment Roger? Enfin, ça frôle la double portée partout.
Tes chroniques, Mathilde, auront été un véritable petit bijou de tendresse et de fraîcheur dans le monde si souvent glauque de la blogosphère.
Bonne chance à Roger; l'ayant vu, je sais désormais quel majestueux hibiscus il est, et combien heureuse Marie-Hélène peut se compter de s'y être acoquiné.
C'est bien parti pour un court roman, oui, le souffle est là. Les personnages aussi, et le ton. Ce serait vraiment du bonbon !

12:59 p.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

ChArlespArles : Qui est Mathilde, qui est Roger? Qui est Charles, qui est Marie?

Merci. Tu auras participé à les rendre vivantes parce que tu t'exclamais si spontanément devant les répliques de Roger.

Merci de croire dans le souffle que nous avons Roger et moi.

1:58 p.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Et nous les spectateurs, les lecteurs assidus (même en retard !) de cet échange tout inégal soit-il, nous pleurons aussi un peu avec Roger. En lui souhaitant une longue vie tout de rose vêtu...

2:23 p.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Merci Mélie, toi aussi tu auras participé à la création de Roger, à ta manière. Sans doute parce que ça t'auras pris un certain temps avant de comprendre qu'il s'agissait d'un hibiscus!

10:07 a.m.  

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