jeudi, novembre 03, 2005

Tomber en amitié

Pascale s’interrogeait sur les relations d’amitié homme/femme. Elle disait qu’elle était lasse que les hommes à qui elle propose une amitié finissent par désirer davantage. Que les seuls hommes avec lesquels une relation sans ambivalence était possible étaient les gays et les amoureux de ses proches. Je dois être une femme étrange, ou encore particulièrement naïve, mais j’ai toujours su avoir ce type d’amitiés.

Il y a ce grand brun que je connais depuis l’époque du cégep. Nous avons passé un temps fou ensemble, dormant même côtes à côtes, de temps à autres, sans échanger ne serait-ce qu’un baiser. Au contraire, il multipliait les occasions pour moi de rencontrer ses amis. Je suis même sortie avec l’un d’eux pendant que le grand brun demeurait mon ami.

Il y a le clown amoureux. Qui me fait rire, me parle de tout et de rien. Avec qui j’ai développé une complicité intense dans le temps de le dire. Qui me parle des femmes dans sa vie, celles qu’il aime, celles qu’il veut pour amies. Et je suis très confortablement installée dans une zone de « pas touche ». On s’aime beaucoup, on se le dit tout le temps et on en reste là.

Il y a Monsieur M. Ça fait 11 ans qu’on se connaît. Il m’a dit qu’autrefois la stabilité dans sa vie c’était son chat et que tranquillement, ça commence à être moi. On ne s’est jamais embrassé. On en a discuté par contre. Une discussion tout à fait rationnelle. Pour arriver à la conclusion qu’entre nous il n’y avait pas de désir, pas de couple possible. Encore hier soir, on en parlait; avec le temps, j’ai vu passer des amoureuses dans sa vie et moi, je reste.

Il y a aussi le Félin. À qui j’ouvre mon cœur et mes tripes depuis des mois. Avec qui je dors aussi quelquefois. Je suis une amie bulldozer qui le bouscule régulièrement, mais une amie tout de même. Il me raconte ses rencontres avec les filles et je l’écoute avec attention. Je lui narre mes propres déboires, mes angoisses, mes peurs tandis qu’il penche un peu la tête pour m’écouter. On se fait rire, on se perçoit et on se dit qu’on se perçoit.

Ce ne sont que 4 exemples. J’ai choisi ceux-là parce que ce sont les plus durables ou encore les hommes les plus proches de moi en ce moment. Je ne crois pas qu’ils aient envie d’être mes amis pour éventuellement m’embrasser. Faudrait peut-être que je demande à mes amies de me dire si on se drague eux et moi en fait; parce que moi, je suis pas mal innocente. J’ai envie de croire que ces amitiés sont possibles. Qu’elles dureront encore. Et je crois en leur bonne foi. Je crois qu’ils sont tombés en amitié avec moi. Je ne dis pas qu’il est totalement impossible qu’un jour, quelqu’un (moi la première) développe plus que de l’amitié. Mais si ça arrive, on en parlera. Et on se mettra d’accord sur la direction qu’on a envie de prendre.

5 Commentaires:

Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Il se considère très chanceux de compter parmi les quatre. :)

3:20 p.m.  
Blogger Patrick Dion s'est arrêté(e) pour réfléchir...

On ne dit pas que c'est impossible mais bien que c'est vraiment rare. Et là je ne parle pas de connaissances mais bien d'amitié profonde. D'ailleurs, je suis moi-même un excellent contre-exemple dans le cas de Pascale mais la théorie ne tient peut-être pas la route étant donné que je suis un ancien amoureux...

4:08 p.m.  
Blogger Butterflies in my stomach s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Oui Mathilde, comme dit Patrick, je crois aussi que c'est possible et pas seulement avec des gais ou les amoureux des d'autres (c'est pas moi qui l'a dit celle-là), je l'ai même déjà vécu aussi. Je pense même que ça peut être possible malgré une certaine ambivalence momentanée en autant qu'ils aient envie de développer autre chose et qu'ils se la posent la question à savoir si je peux être autre chose. Mon problème c'est que j'ai l'impression que pour moi, ils ne le font pas ou très rarement justement.
Les description que tu fais de tes amis, je la connais, ça m'est arrivé UNE fois dans ma vie...UNE fois !!
Je ne le vois plus ce gars-là aujourd'hui et ça me manque cette complicité et je ne suis pas arrivée encore à reproduire avec un autre quelque chose de semblable. C'est ça en fait qui m'attriste. D'où le constat de la rareté de la chose.
Et non, le cas des anciens amoureux n'est pas valable parce que d'une part, la complicité ne s'est pas développée sur une base amicale au départ, et d'autre part parce qu'il subsiste à peu près toujours des zones grises et des sujets tabous avec eux, du moins pendant un certain temps. L'amour est à mon sens un excellent catalyseur de complicité, permettant d'accéder à cet état de relation beaucoup plus rapidement que l'amitié. Par contre, il régente certains rapports selon ses conventions par la suite. On a donc pas tout à fait accès à la même liberté.
Bref, je te trouve bien chanceuse d'en avoir autant moi! (Dis, tu m'en prêterais pas un ou deux?) ;-)

Constatez ici encore toute la concision des mes propos...(misère!)

8:00 p.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

mrrraow

façon de
dire
merci :)

9:51 p.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Le clouneamoureux : Il est pas chanceux, il est fin.

Dipat : J'ai pas nommé une seule connaissance. Ce sont des amis pour de vrai. À qui je parle régulièrement. Pour moi, c'est pas si rare, il semble. Et j'ai choisi de ne pas intégrer à ma liste les anciens amants et les anciens amoureux parce que le rapport de séduction aurait existé quelque part dans la relation.

Pascale : Ben oui, je t'en prêterais bien quelques uns. Il te reste maintenant à trouver le moyen de les rencontrer. Pour tout te dire, j'ai la fâcheuse tendance à aller voir les mecs dont l'amitié m'intéresse et leur demander en toute candeur "veux-tu être mon ami". Ça crée... Un terrain intéressant pour l'amitié. Et oui, je sais, je tiens de Roger, c'est pas croyable!

Le Félin : Une tite flatouille à la base du cou. Et vas pas t'étouffer en ronronnant!

9:10 a.m.  

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