Si tu veux
Je t'écrirai une chanson, des milliers, si tu veux chanter pour moi. Pour qu'on ait quelque chose à fredonner aussi sur la route des lendemains. Je garderai ta voix blottie dans mon ventre autant de mois qu'il sera nécessaire et j'enfanterai de ta parole. Je serai ta chienne, ta chatte, ta tigresse, ta tortue, et je porterai sur mon dos les royaumes que tu imagines. Je roulerai à toi sur les tapis de nos misères. Je tricoterai des histoires pour l'avenir, pour que tu sois au chaud le jour où l'existence t'aura lassé des frissons, où la chaleur de la jeunesse aura engendré les étoiles du soir de ta vie.
Je t'aime.
Je ne crois pas à l'amour, et peut-être toi non plus. Mais si tu veux, on peut s'aimer. Comme ça. Trancher la question une fois pour toutes. S'aimer aussi longtemps que la folie nous le permettra, puis s'endurer ensuite pour le reste de nos jours. Aux autres, je raconterai n'importe quoi. Je n'ai pas besoin qu'ils comprennent. Dis-moi seulement que tu es libre et je ne le serai plus jamais. Je serai notre esclave à nous deux. Je tisserai ma perte à même les chaînes de tes yeux et on dira que c'est un jeu pour ne pas se voir souffrir. De toute façon, on regardera toujours devant et on ne se connaîtra que du bout des doigts. On sera francs, on sera cons, on ne se donnera pas de prétextes. On sera ridicule jusqu'à l'épuisement des sourires, jusqu'à ce que même l'absurde ne signifie plus rien. On fera exprès de se perdre dans des pays étrangers et hostiles pour avoir la surprise de se retrouver. Pour faire comme si on était différents. Comme si c'était moins banal que de s'offrir des fleurs. On chuchotera que les autres, ça ne compte pas, et que nous non plus. On s'en fichera que ce soit insignifiant d'y penser. On brûlera les livres et tout ce que le monde a de précieux, puis on réinventera la beauté et on fera semblant d'y croire...
Ou, si tu préfères, on peut parler d'amour jusqu'à l'aube et ne plus jamais se revoir. Et si j'en meurs, je ne te le dirai jamais, c'est promis.
Je t'aime.
Je ne crois pas à l'amour, et peut-être toi non plus. Mais si tu veux, on peut s'aimer. Comme ça. Trancher la question une fois pour toutes. S'aimer aussi longtemps que la folie nous le permettra, puis s'endurer ensuite pour le reste de nos jours. Aux autres, je raconterai n'importe quoi. Je n'ai pas besoin qu'ils comprennent. Dis-moi seulement que tu es libre et je ne le serai plus jamais. Je serai notre esclave à nous deux. Je tisserai ma perte à même les chaînes de tes yeux et on dira que c'est un jeu pour ne pas se voir souffrir. De toute façon, on regardera toujours devant et on ne se connaîtra que du bout des doigts. On sera francs, on sera cons, on ne se donnera pas de prétextes. On sera ridicule jusqu'à l'épuisement des sourires, jusqu'à ce que même l'absurde ne signifie plus rien. On fera exprès de se perdre dans des pays étrangers et hostiles pour avoir la surprise de se retrouver. Pour faire comme si on était différents. Comme si c'était moins banal que de s'offrir des fleurs. On chuchotera que les autres, ça ne compte pas, et que nous non plus. On s'en fichera que ce soit insignifiant d'y penser. On brûlera les livres et tout ce que le monde a de précieux, puis on réinventera la beauté et on fera semblant d'y croire...
Ou, si tu préfères, on peut parler d'amour jusqu'à l'aube et ne plus jamais se revoir. Et si j'en meurs, je ne te le dirai jamais, c'est promis.
C'est un honneur pour moi que d'être le premier à commenter votre premier texte blogual, chère Utopiaque.
Hum, dans ce texte je reconnais parfaitement celle que j'ai eu le plaisir de lire, commentairement parlant, à de nombreuses reprises.
Les femmes sur les chemins, les gars (hommes me semble un peu trop évolué comme terme) dans le bazar. Ouais. Ouais.
Oh cette crainte du mot amour... nous en avions déjà discuté, longuement. Mais je crois que vous et moi avons chacun nos propres illusions qui, si elles diffèrent, n'en montrent pas moins le même malaise.
Allez, je lève mon verre à votre arrivée (et je tends la main à vous savez quoi) !
Bonjour Utopiaque, bienvenue! J'ai été enchantée de découvrir un texte par une autre que moi écrit en entrant sur ce site. Désormais, je me permettrai le "tu" puisque nous fréquentons les mêmes chemins.
La chute avait une puissance d'évocation, mais autre chose aussi dans le texte. Je pourrais le disséquer pendant des phrases et des phrases. Mais disons qu'il happe le coeur et donne envie d'aller au bout des possibles. Donne envie aussi peut-être d'avouer les inavouables, ceux qui nous mettraient en grand déséquilibre.
Envie d'aimer. D'aimer et de se faire aimer.
Belle plume!!! :)
Bonjour et bienvenue sur les Chemins Utopiaque! : ) Ce fut une excellente suprise de lire ton texte ce matin!
Tsk tsk tsk, ce n'est pas de l'intrusion Utopiaque, je te l'ai offert voilà longtemps. Et puis, c'est agréable de tomber sur un truc qu'on attend pas. Justement, je me disais que j'étais trop occupée pour entretenir mon rythme régulier et que je perdais le souffle un peu. Ton texte est tombé à point nommé.
Juste trop beau ce texte...