De la broue dans le toupet
Il était 22h00, les derniers clients étaient sortis et j’attendais que la caissière ait terminé de compter sa caisse pour fermer le magasin tandis que les autres employés quittaient un à un. L’agent de sécurité m’a accrochée pour me dire que nous resterions tard lui et moi. Et je ne comprenais pas. Entre le moment ou il m’a glissé cette information à l’oreille et la suite des événements, j’ai eu l’impression qu’une heure passait. Et puis les derniers employés sont descendus alors l’agent a interpellé une personne en lui disant qu’il croyait qu’elle avait volé du matériel. J’ai eu l’impression que le sol se dérobait sous mes pieds, je ne savais plus quoi faire. J’hésitais entre me mêler de la discussion, appeler le directeur ou la police. J’étais complètement perdue.
Finalement, j’ai laissé l’agent faire son travail. J’ai rarement trouvé aussi difficile de me taire. J’avais des sueurs froides et les jambes en coton. Comme si j’étais menacée. Pourtant, la personne n’était pas violente. La caissière et moi avions des envies de rentrer dans le plancher. Mais nous devions rester là puisque l’agent ne pouvait être seul avec l’interpellée. Évidemment, cette personne s’est défendue. Elle était désarticulée et trop nerveuse pour paraître sincère. Je tombais des nues. On ne pense jamais qu’un collègue puisse faire cela. On estime toujours que tout le monde est honnête. Au début, j’avais envie de prendre sa défense, de la laisser sortir et tout. C’était trop abracadabrant pour être vrai, je voulais croire qu'il se trompait et qu'elle pourrait justifier les objets qu'elle avait dans son sac.
Et moi j'en étais à ma seconde soirée comme responsable de quart. Ce genre d'événement ne se produit qu'une fois aux dix ans dans une succursale. Il fallait que ça tombe sur moi qui n'étais au courant de rien. C'est une dose de stress plus grande que ce que j'aurais pu imaginer. En fait, j'étais persuadée que le pire qui pouvait arriver c'était un vol à main armée. Désormais je sais que lorsqu'on est responsable, il y a plein de facteurs qui peuvent venir vous déboussoler une soirée.
En sortant, je suis allée prendre une bière, encore. Il fallait bien que je décompresse. Et le lendemain, j'ai travaillé en sandales toute la soirée. Sans m'en apercevoir. C'est dire si j'étais bouleversée.
J'ai oublié, lors de mes deux autres réponses, de te féliciter pour ce nouveau boulot, cette nouvelle responsabilité. Mais je réctifie de ce pas. Bravo Mathilde !
Oyoye j'imagine! Naïvement on veut croire que tous le monde est bon et gentil...
Une copine à moi il y a quelques années venait de devenir responsable de la piscine et il y eu une noyade, le genre de chose qui n'arrive jamais... Mais cela ne changeait rien au fait qu'elle était très compétente!
Je te félicite pour ton nouveau poste, en espérant que tu ai des soirées moins rock'n roll!
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J'ai bien aime le "encore" au sujet de la bière... Comme toi, je me sauve dans ce breuvage, pour me désaltérer, pour me sentir bien. J'adore tout simplement.
Quand mon mari me fait la réflexion "encore", je sais que c'est un reproche déguisé, mais je m'en moque et je persiste. Un de mes bons plaisirs en somme (rire).
Cela dit, et pour rebondir sur la culpabilité, c'est vrai que c'est déstabilisant d'avoir affaire à des gens que l'on cotoie tous les jours et qui ne sont pas comme on l'imagine.
Quant aux sandales, j'ai pas compris en quoi tu avais l'esprit ailleurs... moi je suis en sandales tout le temps, c'est interdit dans ta boite (sourire) ?
@ Plus...
4:33 AM
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En faisant le ménage d'un entrepôt dans l'entreprise commerciale où je travaillais, on déplaçait de vieilles boîtes de rouleaux de factures et on est tombé sur un véritable dépotoire!
Des emballages ouverts, vides, de divers petits produits insignifiants, mais c'est leur accumulation qui a fait peur! Cet entrepot était juste à côté des cases des empoyés. L'un(e) d'eux a dû s'en donner à coeur-joie pendant de nombreux mois!
Écoute Mathi, je suis encore complètement sous le choc o_o
J'aurais probablement voulu mourir plutôt que d'assister à ces événements...
Joye, Merci pour les félicitations, mais ce n'est pas un nouveau job. Je reste platement libraire. Seulement, de temps à autres, je suis RQ. Et mettons que mon baptême fut ardu.
Miss Patata : Comme d'habitude, t'as vraiment bien saisi le malaise
Wictoria : Ah merci d'avoir souligné le encore. C'était par exprès.
Denis L : Ouin... Mais moi je suis tellement honnête que ça me dépasse.
Laurie : je pense que pas mal tout le monde et encore totalement remué.
Oui, je crois que les gens sont encore remués. Surtout que la nouvelle n'avait pas encore fait le tour en fin de semaine. En ce qui concerne la méfiance à l'égard des autres, je crois qu'elle est toujours un peu présente, sauf quand il arrive une affaire de même, ça chamboule tout et après c'est encore pire de faire confiance...
Je comprends l'ampleur de ton malaise. Après toutes sortes de questions s'enchaînent : pourquoi cette personne a-t-elle fait ça ? Est-ce une voleuse compulsive ? Est-ce qu'elle envoie des signaux de détresse ? est-ce qu'elle n'en a rien à foutre ? Cela fausse le regard qu'on a sur les gens, la confiance à priori. Mais on ne sait jamais à qui on a affaire, et tout est possible avec ceux que nous côtoyons : le pire, mais aussi la bonne surprise, le meilleur inattendu, inespéré. Bonne soirée.