La Coupe du monde et un lama
La première fois que j'ai eu conscience de la Coupe du monde de soccer, c'était en 1998. Cet été-là j'instaurais une tradition toute personnelle : celle d'aller m'évader à Québec toute seule pour des vacances que je n'ai pas les moyens de me payer. Je m'installe au Café de la Paix, dans le Vieux, et je fraie avec des touristes comme si j'en était une moi-même. Ça me donne réellement l'impression d'être en vacances. Comme si le fait de dormir parmi un paquets d'étrangers qui ne connaissent pas du tout la ville, changeait totalement ma perspective de cette dernière. Cette année, là donc, j'étais à Québec pour mes premières vacances en solitaire. Mon amoureux de l'époque travaillait à l'extérieur de Sherbrooke, ville où nous vivions, et j'avais besoin de me sortir de mon cocon quotidien pour ne pas imploser.
À ce moment-là, la Vieille Capitale, m'était étrangère, je n'en connaissais ni les coins ni les recoins et j'étais presque aussi perdue que les gens avec qui j'ai cohabité quelques jours. Mon seul avantage était que je parlais le même français qu'eux. Parce qu'il vous faut savoir qu'un Européen, même francophone, ou francophile, a un peu de peine à se faire à l'accent d'ici. Surtout les Parisiens qui ont tendance à mettre tous les accents dans le même panier. Aussi je me rappelle très bien que l'un d'entre eux pensait que j'avais un accent suisse, ce qui a fallit me faire hurler de rire puisque le Suisse à mes côtés perdait un mot sur deux de ce que je disais.
Bref, c'était un dimanche de juillet, chaud et agréable avec les brises qui s'élancent du fleuve vers la ville, traînant dans leur sillage des odeurs salines qui vous rappellent encore davantage que l'été étend ses bras sur vos pensées. Soudainement, comme si un magicien les avait fait sortir en masse d'un coup de baguette magique, les rues se sont remplies de supporteurs des Français. Une mer humaine qui se déversait sur la ville de Québec en quelques secondes. Je n'y comprennais rien. Je savais, bien entendu, ce qu'était le soccer, mais je n'y avait jamais porté une attention particulière. Pour moi, c'était un sport vaguement pratiqué dans les cours d'écoles. J'ai eu l'impression que des Français poussaient à chaque coin de rue. Il me semblait qu'il y avait plus d'habitants de l'Hexagone au mètre carré que de Québécois pure laine. C'était un avant goût de ce qui se passe aujourd'hui parce que dans ce temps-là, les supporteurs se contentaient d'envahir la place publique quand leur équipe gagnait la Coupe du Monde.
Ce matin-là, en prenant mon café sur une terrase qui donne sur le port, j'ai vu un lama passer.
Un lama?!?! Non mais quelle surprise! Si tu veux mon avis, ce punch-là est pas mal dur à battre côté imprévisible! ;)
Ouin mais Jen, c'était comme genre "écrit dans le titre", à défaut de "dans le ciel"... :)
Tu t'y attendais vraiment pas? :p
Mais... maintenant on veut l'histoire vue dans les yeux du lama! Let's go Mathilde, t'es capable!
Jen : Oui, ben ça été ben dur de ne pas vous raconter mon histoire de lama en voyant les gens descendre dans la rue pour la Coupe du Monde.
Sauterelle : Tu sais pas encore qu'un paquet de gens ne porte pas attention aux titres?
L'histoire racontée par le lama... T'es drôle toi! Bon, je sais bien que j'ai fait parlé un hibiscus par le passé, mais au moins, j'habite avec lui. D'ailleurs, il aime beaucoup son nouveau balcon.
Comme je me fiche du foot, je veux bien ton histoire de lama. Il est pas un peu égaré, ce lama ? Je m'installe et attend que tu nous racontes ;-)