mardi, juillet 04, 2006

Une poule pas de tête

J'ai le corps qui me rappelle chaque instant qu'il est constitué de pièces rouillées. Depuis une semaine que je m'active davantage que ce que j'ai pu faire dans les 7 dernières années, je dirais. Entre les boîtes à faire, le déménagement en soi et l'installation, il y a eu les promenades de 3/4 d'heure entre le travail et la maison. Je me sens bien dans tout cela. C'est l'été, ça se fait sans qu'on s'en aperçoive. C'est l'été et je suis enfin rendue chez moi. Mais mon corps se rappelle à moi continuellement. Rien qu'à vous écrire, je me sens courbaturée. Je survivrai, c'est certain, mais en attendant, il faut bien que je geigne un peu.

Dimanche soir, c'était l'anniversaire de mon beau-frère. Nous soupions chez ma mère à cette occasion. Je me sentais déjà épuisée. Je me disais que ce serait bien de ne pas avoir à revenir à la maison à pied, après une très longue journée. Ma mère habite entre la librairie et mon nouveau chez-moi. M. finissait de travailler à 22 heures et Lew passait la chercher. Je lui ai demandé un lift et nous avons convenu qu'il me prendrait devant le Vidéotron à l'angle de Mont-Royal et De Lanaudière. Jusqu'ici, tout va bien.

Je quitte donc la maison maternelle et je me rend au point de rendez-vous où j'arrive avec 15 bonnes minutes d'avance. Il ne fait pas froid, pas vraiment, mais l'humidité me transperce les chairs. C'est très désagréable comme sensation. Je fais des longueurs devant le Vidéotron pour me réchauffer un peu. Et les minutes passent à une vitesse de tortue enrhumée. Je grommelle intérieurement. Pestant contre les températures québécoises qui vous réveillent par un 35 degrés à l'ombre et vous bercent de soirées qui oscillent autour du 20 degrés, l'air saturé d'humidité. Je commence à me décourager quand je vois la voiture ralentir et s'approcher du trottoir sur lequel je perds mon temps. Très soulagée, je m'avance vers mes colocs dans la rue et c'est à ce moment que tout tourne au vinaigre : Lew ACCÉLÈRE en me doublant.

Alors, je me mets à gesticuler comme une folle dans la rue pour me faire voir. Je crie à perdre haleine les noms de mes comparses. Je me mets à courir comme une poule pas de tête dans l'avenue Mont-Royal pendant quatre coins de rue en hurlant à qui mieux mieux. Très chic! Je réussi presque à rattraper la voiture au coin de Papineau quand la lumière vire au vert pour elle et que je vois mes colocs repartir vers la maison, sans moi. Là, je suis un tantinet de mauvaise humeur. J'attrape la première cabine téléphonique venue pour me rendre compte que je connais TOUS les chiffres du numéro de cellulaire de M, mais que je ne sais pas dans quel ordre ils se placent. Ça en fait des possibilités! Alors j'essaie d'appeler à la maison, où Juli nous attends, mais le nombre de sonneries d'un nouvel abonné, par défaut, n'est que de trois. Alors la pauvre n'a JAMAIS le temps de se rendre au téléphone pour me répondre. Grommelle, et regrommelle.

Je me suis donc mise en route et je finis par arriver à l'appartement, en sueur et passablement déconfite. Juli est enfoncée dans le divan (c'est un gobbeur de jeunes filles). Elle attrape son téléphone et appelle les deux autres, qui sont revenus sur leurs pas et me cherchent dans les rues de Montréal. Lorsqu'ils arrivent, ils ont un air piteux et se confondent en excuses. Mais je vais déjà mieux, j'ai ventilé et je sais que j'ai une bonne histoire à bloguer.

Par contre, je demeure convaincue que le Plateau n'aura jamais vu une aussi singulière poulette pas de tête se faire aller les baguettes au milieu de la rue...

5 Commentaires:

Blogger Wictoriane s'est arrêté(e) pour réfléchir...

J'apprends les expressions de chez toi, j'imagine bien une poule pas de tête mais je sais que les tortues se cachent pour ne pas s'enrhumer, ou plutôt, qu'elles hibernent sous un grand tas de feuilles tombées ;)

1:51 p.m.  
Blogger Juli s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Délire!!!

3:09 p.m.  
Blogger La Souris (Marie-Ève Landry) s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Dis donc... à marcher toujours comme ça sous le soleil, j'en connais un qui va s'étouffer avec sa pizza d'ici la fin de l'été! :P

La Mathilde va avoir un "p'tit cul racing"... hihihihi

3:16 p.m.  
Blogger Lew s'est arrêté(e) pour réfléchir...

J'me sens encore mal >__<

5:34 p.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Wictoria : Heu... Ben poule pas de tête c'est réellement une expression québécoise sauf que la tortue enrhumée c'est de moi. Je voulais dire plus lent que lent.

Juli : Quand même, je n'étais pas contente.

La Souris : Bah, le gars, je ne le connais pas et je suis bien contente de n'avoir fait que le croiser une fois dans ma vie.

Lew : Pauvre de toi! Ça va hein? Je ne suis plus choquée. De toute manière, j'ai rarement les colères longues.

8:55 a.m.  

Publier un commentaire

<< Retour sur le sentier