mercredi, avril 25, 2007

Ces semaines en boucle

Toutes les semaines c'est la même histoire qui se répète. Sans un iota de différence. Ça fait des mois que ça dure, ce que je commence à trouver long. Pourtant, je ne sais pas. Pas quoi faire, pas quoi dire quels que soient les conseils qu'on me prodigue. Je reste prise dans le même foutu engrenage, tout en sachant que je suis la seule dépositaire de la clef qui me permettrait d'en sortir. Je connais le cycle, je le reconnais. Je suis capable de le nommer, cependant ça ne m'empêche pas de retomber dedans, comme aspirée par le fond de mes doutes. À me demander sans cesse si cette semaine tout n'aurait pas changé. À me convaincre que rien de ce que j'ai pu croire n'a existé. Et tous les vendredis de mes semaines déphasées, je vais voir. Voir si tu es toujours à la même place.

Alors ton sourire balaie mes doutes, mes craintes, mes angoisses. Comme un ouragan sur une plaine agitée. Et puis, je me sens forte. Fière. Plus rien n'est à mon épreuve. Je sais ce que je vaut et je me fou de tout. Plus besoin de savoir exactement quelle est la nature de l'intérêt que tu me porte. Il y a quelque chose de tangible qui m'enveloppe; une douillette dans mes nuits d'hiver. Il y a cette chaleur qui rayonne. Je sais ce que je ne parvient pas à nommer. Je sais que tu le sais. J'en perds toute notion de subtilité, t'envoyant sur des pistes qui me dévoileraient plus certainement que les gestes que je pourrais poser. Je m'abreuve à ta source, je me déploie en charme et en beauté comme une plante trop longtemps asséchée. Je suis là devant toi, je suis là et c'est évident que tu me vois. Peu m'importe toutes les femmes à qui tu fais du charme, peu m'importe celles qui se jettent sous tes pas. Je repars en souriant, convaincue que cette fois je ne retomberai pas dans ces questionnement inutiles qui me donnent des nausées à force de tourner à une vitesse alarmante.

Le samedi, le même scénario se répète. Je deviens, pour une soirée, le centre de l'univers que je désire habiter. Quelquefois, je me dis que je ne dois pas être si mordue de toi que cela finalement parce que je ne me sens pas envahie par les papillons qui se multiplient d'ordinaire lorsqu'on est devant quelqu'un qui nous charme. Je me dis alors que nous pourrions être simplement amis. Je me dis que de toute manière, tu ne me trouves sans doute pas si charmante que cela. Je me dis que je pourrais être raisonnable pour une fois et tout passer sous silence. Tout en réalisant que je me conte des histoires à dormir debout. Parce qu'aimer n'est-ce pas, c'est avant tout être bien avec la personne en question et c'est l'effet que tu me fais. Toujours. Même quand tu mets tes deux paluches dans ma bulle. Je n'ai pas envie de me sauver. J'ai simplement envie d'être là, plus longtemps. Mais les minutes rattrapent les heures et il me faut partir. Je retourne à la maison avec la tête pleine des indices de ton intérêt.

Je passe les jours suivant à marcher sur les sommets de mes rêves les plus fous. Je me fait des projets invraisemblables auxquels je crois. Je sens ta présence atour de moi, réconfortante. Je me sens prête à faire toutes les ascensions nécessaires pour me rendre jusqu'à toi, convaincue que tu m'attends quelque part sur ces routes qui se rejoignent. Je rayonne de l'intérieur et chacun me fait des compliments aussi inattendus que bienvenus. Je me sais aussi belle que tu me vois.

Le jeudi m'éveille de ce monde en ruines. Plus rien ne me paraît réel. Je sais que j'ai tout inventé, d'un bout à l'autre. J'ai le coeur éclaté, la tête en pleurs. Mes mains tremblent. Je n'arrive pas à me coiffer, à m'habiller correctement. Le vendredi c'est pire que tout. Il me semble que toutes les femmes du monde sont plus belles que moi, plus intéressantes que moi. Je suis persuadée que tu ne m'as jamais vue, jamais regardée, jamais porté la moindre attention. Que mon imagination a fait la folle, m'amenant vers les terreaux qu'elle a si bien su chérir durant toutes les années de célibat qui ont fait de moi une femme sceptique.

Mais le soir venu, je m'aventure tout de même jusqu'à toi. Alors ton sourire balaie mes doutes, mes craintes et mes angoisses. Alors j'ai envie d'oser poser ma paume sur ta joue pour te dire que j'en ai marre de me laisser happer par mes semaines en boucles et que je voudrais que tu me prennes dans tes bras.

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Blogger La Souris (Marie-Ève Landry) s'est arrêté(e) pour réfléchir...

*Knock Out!*

6:00 p.m.  

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