mercredi, mai 02, 2007

Et maintenant, je fais quoi?

Comment on fait, sacramouille, pour se sortir de l'immobilisme? Je me sens à la fois cul-de-jatte et manchot. Incapable d'agir, de poser les bonnes questions, de sortir la réplique qui ouvrirait l'avenir ou refermerait le tombeau de mes rêves éveillés. Je suis là, à essayer de comprendre ce qu'il me dit sans savoir comment interpréter gestes et paroles. Il faut dire que ce n'est pas si facile de faire le tri entre les avalanches d'absurdités qui n'ont d'autre but que de me divertir et une réserve que je sens bien émaner de lui. Cette personne est capable de me livrer une quantité effroyable d'information en un laps de temps ridiculement court. Et ces informations vont dans tous les sens. J'ai souvent l'impression d'être prise dans une porte battante qui s'ouvre et se referme continuellement sur mon nez. Ça vous amoche un faciès.

Hier, je suis allée chercher les clefs du nouvel appartement qu'il avait prises pour nous. Très fier de son coup d'avoir devancé la demande que je lui ai fait par téléphone. Je lui donne donc rendez-vous après le travail pour pouvoir récupérer mon bien et lorsque je me pointe il est tout surpris de me voir. À n'y rien comprendre. J'essaie d'ouvrir une brèche pour qu'on passe un peu de temps ensemble, sur le moment, après tout, nous avons fini de travailler tous les deux, mais il mais il m'envoie illico le ressort en pleine face, m'expliquant qu'il s'en va drette-là. Tout seul. Bon. Je rentre à la maison. Seule. Avec une tornade de questions dans la tête. D'abord, nous avons une dizaine de copies des clefs de l'appartement. Ce dont Julie et moi n'avons absolument pas besoin. Avant que j'aie le temps d'en comprendre la portée, il me dit que ce devrait être des clefs pour nos nombreux amants (qui sont, jusqu'à maintenant, tout à fait inexistants) et qu'on aura toujours la surprise de voir qui est chez-nous lorsque nous rentrerons. Dans le même souffle, il m'annonce qu'il en a gardé un exemplaire pour aller faire pipi dans les coins. Oui, je sais, visiblement il est encore pris quelque part dans sa phase pipi-caca-poil.

Qu'est-ce que je suis supposée répondre à cela moi? J'ai bien pensé à : « Si tu veux un double des clefs tu n'a qu'à le demander, je vais t'en donner ». Mais je n'ai pas eu le temps de dire une telle chose avant qu'il ne me jette pratiquement dehors. J'ai repris mon trajet encore plus confuse qu'avant de le voir. Dans mon cerveau qui compulse trop vite pour moi, je l'entends me faire rire en me disant qu'il est un gars comme cela (qui fait pipi dans les coins). Je le vois me souhaiter la bienvenue dans la coopérative et me dire à bientôt, même après que je lui ai dit deux ou trois fois que je passerais le voir le lendemain. Mais ce qui me chicotte le plus, c'est un minuscule extrait de notre conversation téléphonique. Je ne me rappelle pas comment il a réussit à me lancer cela, mais toujours est-il que j'ai entendu : « tu vas être contente, heureuse même, c'est ta nouvelle vie qui commence à partir d'aujourd'hui, une vie pleine de bonheurs et de rebondissements ». J'étais au comptoir de la librairie en me disant : « Et pour toi, est-ce que c'est aussi une nouvelle vie qui commence? » Je n'ai rien dit, bien entendu, mais je le soupçonne sérieusement d'être passé par ici ces derniers temps. Et de ne pas me l'avoir dit.

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8 Commentaires:

Blogger La Souris (Marie-Ève Landry) s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Saoule-le et profite de son corps! :P

9:36 a.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Ohh que cela m'énerverait un brin un mec pareil !!! ;-)
ou alors, une seule solution : tu l'enfermes dans le nouvel appart, kidnappé. Libération qu'au moment om il pose enfin tous les masques !! Non mais ! quoi ! :-D

9:53 a.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Et si tu lui disais, tout simplement,: Tu me plais!

6:09 p.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

J'allais justement te demander si tu lui avais laissé l'adresse d'ici (façon de le lui dire, sans avoir à passer le cap). Mais je suis assez d'accord avec Douja ! Faut l'attacher à ton lit et lui faire subir les pires sévices !! :-D (rire)

5:41 a.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Il ne te reste qu'une solution: lui inventer un adversaire. Un peu de compétition pourrait précipiter les choses...

7:50 a.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Souris : l'idée est bonne, mais je pense que je vais avoir ben de la misère; d'habitude c'est lui qui me soûle.

Douja : Merci de cet appui. Mais comme me faisait remarquer, avec une justesse épatante, ma chère Juli, le pauvre garçon m'ouvre des portes depuis des semaines et moi, si je ne les ferme pas, je n'en n'ouvre pas non plus. Alors je me dois de plaider coupable pour l'étirement de la situation.

Alex : Oui, ce serait une option, mais je pense que je manque de guts.

Laurence : Il sait depuis longtemps que j'écris ici. Mais il n'est pas du genre à venir visiter le net, à moins de nécessité absolue. C'est sans doute pour cela que je me suis permis une telle liberté. Quand à l'attacher à mon lit, il faudrait attendre encore trois semaines, parce que je suis ici en plein déménagement, il ne faudrait pas l'oublier. (rire)

Damao : Je n'ai jamais été friande de ce genre de tactique. Et je pense que ce serait un moyen sûr faire choux-blanc avec cette personne. Alors je vais plutôt mettre le plan A à exécution.

7:25 a.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Le déménagement est un faux prétexte, Mamathilde !!! ;-)
Raison de plus, embauche le pour la peinture !!!

8:29 a.m.  
Blogger La Souris (Marie-Ève Landry) s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Embauche le pour la peinture... Couvre-toi de jaune, couvre-le de bleu et faîtes du vert! :P

10:28 a.m.  

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