vendredi, mai 11, 2007

Vie de poussière

Des fois la vie nous joue de vilains tours. Des fois, on prend un temps fou à réaliser qu'on plaît à quelqu'un. On se dit que ça ne se peut pas malgré tout ce que les gens de notre entourage en dise. Et puis on se laisse convaincre tranquillement. Et on se met à voir les signes, à s'imaginer la suite de la vie dans cet environnement possible. Alors on est porté par une bulle qui flotte quelque part au-dessus du sol. Quelque chose de douillet de d'agréable. Et on rit de cette manière toute particulière qui laisse croire au monde entier que la vie s'ouvre devant nous. Et on se fait dire par chacun que ce printemps particulier nous fait bien. L'estime de soi se met à faire des cabrioles dans le bon sens. On se sent belle, on se sent désirable. On a l'impression que les sommets les plus hauts sont soudainement accessibles.

Et puis il y a cette autre personne sortie d'un passé pas encore tout à fait révolu qui vient faire son tour dans nos plates-bandes. Tout s'écroule alors en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. On se retrouve alors toute seule au milieu d'une grosse peine qu'on ne peut pas vraiment exprimée à qui de droit puisque tout s'est toujours joué dans les non-dits. Un balayage complet, total qui laisse des marques un peu partout. Et l'impossibilité de fuir selon une habitude bien ancrée. Impossibilité parce que la vie a créé des rapprochements trop grands pour que l'évitement complet soit possible. Au fond des tripes, il y a cette rage violente. C'est envie d'hurler « Tu t'es joué de moi ». Sans que les mots ne puissent franchir les frontières des lèvres parce que rien n'avait été établi. L'impression harassante que tout n'était que de la foutaise, pour le plaisir de la drague. Une drague qui aura duré des mois. Et qui se sera terminé sur le pas d'une porte entre les marches d'un escalier en colimaçon.

La nuit devient encore plus longue qu'à l'habitude. Malgré le fait que le jour s'étire de plus en plus longtemps. Et les sanglots nous réveille à 5h00 du matin, violents et sincères. Avec l'envie de dire tout ce qu'on a pas dit. Et une vieille chanson d'Yves Duteil qui nous taraude l'esprit, et nous serre la gorge lorsqu'on la lit à haute voix. Un sentiment de perte, de chute qui n'en fini pas parce que pour la première fois dans les dernières années on avait vraiment l'impression d'avoir trouvé quelqu'un avec qui être bien était possible. Passer de toutes les attentions à l'absence totale d'attention, c'est comme une claque qui vous rougi les joues. Et de savoir que désormais, à chaque jours de la vie, on croisera cette personne et qu'on devra se dire que ce n'est finalement, rien de grave. Et plus encore de savoir que les amis diront qu'il est un salaud quand on sait très bien qu'il est juste complètement honnête et que dès qu'il s'est aperçu de sa méprise, il a été assez intègre pour l'annoncer.

On aura cru, l'espace de quelques mois, que l'amour était possiblement au rendez-vous. On aura cru qu'il était encore possible de construire sur du tangible, et au final, on se sera aperçu que la vie n'est que de la poussière qui finit immanquablement par retourner au sol, d'où elle vient.

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7 Commentaires:

Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

;-(

1:57 a.m.  
Blogger Cartouche s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Ah ben moi, quelqu'un comme ça qui sait pas ce qu'il veut, je pense que t'es mieux sans qu'avec...

Quand même, je vais sûrement le snobber la prochaine fois que je le croise!

9:41 a.m.  
Blogger Lew s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Mort le mollet du facteur, parait que ça change les idées... du moins le temps que quelques uns de tes amis viennent te dire des conneries pour te faire rire. Continue à être belle malgré tout! '__'

3:11 p.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Ai déjà entendu que le vide était un abysse à emplir des confins de nos déceptions. Et qui mène, heureusement, à d'autres sorties, pour combler ces absences qu'on aurait voulu si présentes.
Tous ces silences entre deux points, et pourtant, tout est dit.
:-)

10:07 a.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Bon courage. Il ne faut pas s'arrêter de marcher, un jour la poussière s'accroche à ton pied et tu te rends compte que c'est un peu, beaucoup plus que de la poussière.

4:23 p.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Laurence : Je suis fait de ce bois qui se remet à vivre une fois taillé. Ne t'inquiète pas trop pour moi.

Cartouche : D'accord avec toi, je dois être mieux sans qu'avec. Mais ce n'est pas nécessaire que tu le snobbes, tu sais. Je n'ai personnellement aucune colère contre lui.

Lew : Je te l'ai dit en personne, mais je le répète ici : merci pour ton commentaire, il m'a fait beaucoup de bien. Surtout la fin.

Josée-Martyne : Je me dis, parfois, entre deux pensées que je serais peut-être ailleurs si cette relation n'avait pas été mue par les silences, justement. Mais je ne regrette rien.

Tubu : Ça faisait longtemps que tu n'étais pas passé. Cette visite me comble au moins autant que le commentaire. Merci.

10:24 a.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Ben m... alors !! C'est quoi ces façons de faire.
Courage ! Sois belle pour toi et pour ceux qui savent apprécier.

2:17 a.m.  

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