samedi, juin 16, 2007

Chroniques dans le pot de fleurs

25 - Quand Juli et Maman font leur nid


Bonjour Marie-Hélène,

J'ignore si c'est un effet de l'été, mais je m'ennuie beaucoup de toi depuis que nous avons déménagé. Les rayons lumineux qui caressent mon feuillage me font penser à ta beauté ondulante éclairant ta fenêtre au dessus du faubourg où tu es sise. Je me demande jusqu'où descend maintenant ta chevelure. Sans me faire toutefois trop d'illusions, puisque je sais pertinemment que ton hôte, comme Maman, a la cisaille facile lorsque le coeur lui en dit.

Je dois dire que notre nouvelle installation n'est pas si mal que cela désormais. Ne serait-ce que pour la facilité d'accès à l'ordinateur, ce qui me permet de t'écrire un peu plus souvent. Et puis, Maman s'épuise singulièrement depuis quelques semaines alors elle a beaucoup moins le temps de nous inventer des histoires. Je me suis dit que je devais prendre le relais un peu pour que sa petite fenêtre sur l'univers soit nourrie correctement.

On dirait que Maman a entamé un festival du déménagement. Encore hier, elle était avec Grand-maman et un grand monsieur et ils montaient des meubles. Peut-être que c'est sa manière à elle d'être haltérophile? Je les voyais suer au soleil, rouges comme mes fleurs, à se battre avec les escaliers abrupts de notre devanture. En plus, elle monte et descend son vélo tous les jours. Je suis certain que c'est parce qu'elle veut faire encore plus d'exercice, mais qu'elle ne me l'avoue pas. Maman est parfois très cachottière. Moi, je les observais de mon perchoir, fleurissant entre deux barreaux de fer forgé, me laissant admirer par tous les passants qui longeaient mon côté du trottoir. Je préfère laisser mes visages éclore dans ce sens parce que j'ai peur de me faire étêter par les queues agitées des chiennes qui passent quotidiennement sur notre palier. C'est qu'il y a de l'action par ici!

Ce que j'aime un peu moins de notre nouvelle maison, c'est la quantité de bruits qu'on y entend. Les camions et les autobus ne sont pas très discrets lorsqu'ils passent dans la rue. Je me demande d'ailleurs si c'est pour cette raison que Juli nous a abandonnés à notre sort, Maman et moi. Ça fait deux semaines qu'elle nous a quitté. Pour vrai. Oh, elle est bien revenue à quelques occasions, mais jamais très longtemps. Et elle passe plus de temps avec le garçon qui parle de dragons qu'avec moi. Ne lui dit surtout pas, mais j'ai peur qu'elle le préfère à moi. Et ça me rend triste, tu vois. En plus, dans la cours, là où je ne vais jamais parce qu'il n'y a pas une aussi belle lumière pour moi que sur le balcon avant, il y a une balançoire que Juli affectionne particulièrement. Elle passe des heures à tricoter en se berçant doucement. Ce qui fait bien rire le voisinage. Moi je ne les trouve pas très gentils de se moquer de Juli ainsi : ils riront beaucoup moins quand elle aura de beaux foulards en hiver et qu'eux auront froid au cou!

Bon, je vais retourner sur mon balcon, je vois d'ici le papa de Juli qui s'amène avec d'autres meubles. Si elles continuent à faire entre des grands objets dans l'appartement, ça va avoir l'air d'un entrepôt plus que d'une maison. Je me demande si elles ont penser à me garder une petite place pour les mois de l'hiver...

Bises,

Ton Roger xxx

Libellés :

2 Commentaires:

Blogger Juli s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Mais t'inquiète Roger, jamais je ne t'abandonnerais sans te dire au revoir et sans te laisser un petit quelque chose. Je suis revenue et je reste cette fois!! Et pour le petit garçon, ne sois pas jaloux. Quand tu te seras dégêné, je suis sûre que c'est toi qui ne me parleras presque plus parce vous allez trop bien vous entendre./

8:39 p.m.  
Blogger La Dame du Lac s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Le garçon qui parle de dragons?? o_o

hey, Ju, tu sais, le tricot c'est ben in de ce temps là!

10:53 p.m.  

Publier un commentaire

<< Retour sur le sentier