lundi, juillet 09, 2007

Toucher l'été

Juillet, cette année, est aussi gris que les pires mois de novembre que je me rappelle avoir connus. Au moins. La température instable fait de moi une cycliste bien aléatoire parce que je décide régulièrement d'utiliser les transports en commun plutôt que d'arriver au travail avec un air de chat mouillé. Ce n'est pas très charmant de servir les clients toute détrempée. Cette année, j'avais envie d'été. Envie de me lover dans les rayons soyeux du soleil, de laisser ma peau se dorer au rythme de mes battements cardiaques. Malgré toutes les prévisions des météorologues d'un été torride et sec, il semble que mes beaux plans de farniente sous le signe du soleil tombent à l'eau, c'est le cas de le dire.

Parallèlement à ces appétences de plaisirs épidermiques, je me sens justement des fourmis dans la libido. Rien de tel qu'une saison à me faire des idées fantasmatiques, qui ne se réalisent jamais, pour que je sente poindre en moi la femme requin que j'ai déjà été. Pourtant, je n'ai pas envie de luxure au point de me perdre dans les bras de n'importe quel quidam qui pourrait croiser ma route comme je l'ai déjà fait. Il y a quelque chose de retors dans ce type de rencontre. Quelque chose en moi qui reste toujours un peu en arrière dans ces moments qui n'en sont pas vraiment. Au bout du compte, je fini toujours par passer plus de temps à courir après les morceaux de mon âme que j'ai ainsi dispersés qu'à profiter des instants qui provoquent ces éparpillements.

N'empêche que depuis quelques semaines, j'ai envie de mordre dans la peau d'un autre. La mienne commence à avoir un goût trop connu. Je sens passer sur mon visage, ce regard de prédatrice, ces mouvements imperceptibles pour la plupart des gens qui sont pour moi des indices flagrants de mes désirs inassouvis. Je me vois balayer, nonchalamment, du revers de la main, une quelconque information tandis qu'une invite subtile à aller plus loin dans l'abordage flotte dans l'air de mes temps. Et de sourire, ou de rire de manière un peu trop appuyée, déployant ainsi toute ma gorge pour les morsures à venir; en rêve ou en réalité. Je vois des fossettes qui m'interpellent, là où, il n'y pas si longtemps, je ne voyais rien. Je regarde les courbes et les lignes droites des corps masculins que je croise et j'imagine le dessin des veines qui en sillonnent, selon toute probabilité, leurs tensions sexuelles.

Silencieuse, je me repais de ces images que je laisse monter en moi. Souriant aux aventures que je n'aurai pas puisque le seul imaginaire m'emmène bien plus loin que les paroles qui ne sont pas échangées. Et je me dis que tout n'est pas perdu si ma chair vibre encore tant et tellement au goûter de ces hasards qui longent mon existence. Le coeur actuellement sans amarres. Le corps en effervescence. Avec des espoirs plein la tête et les mains pleines de promesses à offrir à celui qui me verra telle que je suis, dans tout ce que j'ai de féminité et de bien-être à partager.

Silencieuse je regarde les jours couler, comme des ruisseaux dont je ne connais pas vraiment l'itinéraire, sans me demander où ceux-ci mèneront. Mes épaules sont allégées des poids qu'elles ont porté tout l'hiver comme si le fait de les dénuder, comme si le fait de ne plus avoir à porter les lourds manteaux que les températures hivernales nous obligent à arborer, faisait en sorte que je sois plus libre de mes mouvement et de ma propre sensualité.

Alors, je me dis qu'au fond, c'est peut-être cela, toucher l'été.

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2 Commentaires:

Blogger Fragments de lucidité s'est arrêté(e) pour réfléchir...

C'est si bien dit...si bien décrit cette envie de folies, de désirs et de sensualité dans ce quotidien d'âmes qui voguent en solitaire! Je me reconnais bien à travers ces mots mais jamais je n'aurais été capable de les choisir aussi minutieusement que toi! Un texte magnifique!

6:04 p.m.  
Blogger Arthur H. s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Je t'ai écrit dans les Impromptus comien de trouvais fort ton texte. C'est si rare d'avoir l'expression des désirs d'une femme! C'est très bien écrit. Bravo

6:21 a.m.  

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