Conquérir le monde
Bref, c’est envahie de tout ce que j’ai de mauvais caractère que je m’engouffrais dans la boutique pour échapper à bise de novembre qui soufflait sur mes joues. Résistant à toute force au désir de mordre dès qu’une vendeuse m’a demandé si j’avais besoin d’aide, je pris sur moi d’observer ce qui m’entourait. Faire un choix succinct avant d’entreprendre la corvée de l’essayage est ESSENTIEL au bon déroulement de l’activité. J’avais envie d’une petite robe noire. Mais rien dans les étalages ne répondait à la fois à cette envie et à la structure de mon corps. Pas parce que je suis ronde. Non, c’est que tous les modèles sont faits pour des femmes ayant une taille. Ce que je ne possède pas, même mince. Aidée de maman, j’ai donc opté plutôt pour jupes et chemisiers. Grand bien m’en fit. Une séance seulement dans la cabine et j’avais trouvé.
Bon, alors un problème de réglé. Je m’attelais donc docilement (m’enfin, si faire se peut étant donné mon aversion) au suivant : les chaussures. J’ai le net désavantage de chausser du 7. Comme la plupart des filles de Montréal. Alors, je me retrouve le plus souvent dans le pétrin puisque ma pointure, dans les jolis modèles est souvent discrètement absente des arrières boutiques. Grommelle et re-grommelle. Évidemment, cette journée n’échappait pas à la règle et pour les quelques modèles que je trouvais beaux ayant encore ma pointure, ils m’étaient inconfortables. Ou encore ils ne tenaient pas sur mes tendons d’Achille trop étroits. Grommelle et encore grommelle. La pauvre commis commençait sérieusement à se demander si je n’allais pas me jeter brutalement sur elle pour frapper (oui, si pire que cela).
C’est alors que je vis cette petite chaussure de ma pointure en démonstrateur. J’avisais, demandais la seconde et les enfilais. Coup de poing qui me clouait au plancher. Sourire ravi aux lèvre, j’ai annoncé : « je crois que nous venons de trouver les gagnantes. » Ma mère a poussé un à peine perceptible soupir soulagé. J’enchaînais : « avec elles je me sens capable de conquérir le monde! »
Rien que ça! Et je suis partie, emportant mes achats, fière de moi comme je ne l’avais pas été depuis longtemps.
Libellés : Digressions
Expérience quand-même plus facile que celle tout de même positive du magasinage au centre-ville. Qui sait peut-être qu'un jour le plaisir sera de la partie.
Coudonc maMathilde talon d'Achille est-ce en hommage à Achille du même non ou confusion entre talon et tendon?
Mamamanèamoi : Je ne crois pas que le plaisir puisse un jour être de la partie, m'enfin, j'ai encore bien le temps de changer d'avis.
Quand au talon, ça s'appelle une grosse faute d'inattention.
N'oubliez jamais mesdames le plaisir que procure celui de magasiner avec l'homme gay... il a l'œil, il a le style, il a le goût et en bonus... il sait vous détendre et vous faire rire en critiquant les styles et les vendeuses :)
A.
Et ces jolis souliers ont fait de toi une vraie Dancing Queen!
Alex : Euh non, je n'ai pas du tout de plaisir à magasiner. Ce n'est pas du tout une question d'oeil ou de style, c'est simplement que j'HAIS vraiment cela.
Alexe : Ah, merci, c'est gentil de le souligner.