Missive annuelle
2014, quelle année tu as
été! Une année de montagnes russes qui ont défilées à toute
vitesse. Et je te regarde, aujourd'hui, dans le blanc des yeux en me
demandant ce que je peux bien penser de toi, maintenant.
Tu m'auras amenée sur
les plages d'un tout inclus mexicain, dont je garde des souvenirs
impérissables et chaleureux. Pas tant à cause de la température
que pour les souvenirs que je m'y suis fabriqué de toutes pièces.
Un petit séjour pour me sortir de l'hiver québécois qui ne
finissait plus de nous border de neige et de températures frisant
l'indécence. Je me suis donné, ainsi, une semaine de plus d'été,
ce qui m'a fait le plus grand bien, même si je suis bien obligée
d'admettre que j'ai servi de buffet ambulant aux moustiques, voraces,
de cette partie du monde.
Tu m'auras aussi permis
de revoir Corey Hart en spectacle, une dernière fois. Une soirée
mémorable, longue et généreuse. Une soirée de rires et de chants
partagés avec la seule personne de ma connaissance qui aime cet artiste autant que moi. J'ai eu le sentiment de porter sur moi comme un
parfum de mon adolescence dont les effluves traînent encore autour
de moi. Par les musiques du chanteur, bien entendu, puisque je l'écoute toujours de
temps à autres, mais autre chose aussi de cette moi que j'ai déjà
été et que cet événement aura participé à faire ré-émerger,
un peu plus tard en cours d'année.
2014, tu m'auras aussi vu
traverser un été difficile puisque je me suis mal comportée avec
mes amies les plus proches, le soir de mon anniversaire. Mauvais
lorsqu'on aimerait conserver les contacts. Et je me suis sentie toute
croche tout en refusant de faire les premiers pas, en sachant
pertinemment que j'étais dans le tort. J'ai explosé. C'est le terme
le plus juste pour décrire mon attitude. Et je dirais que si ce
genre de choses m'arrive de moins en moins régulièrement, ça fait néanmoins partie de mes grands travers, et j'ose espérer, un
jour, réussir à les mater complètement. Comme je suis une femme
chanceuse, qui sait bien s'entourer, nous avons fini par retisser les
liens que j'ai déchirés, un soir de printemps.
Et puis, tu as apporté
l'automne que je voyais arriver avec réticence. Beaucoup de sujets
m'étaient à vifs autant dans ma vie professionnelle que
personnelle. Je n'y avait pas encore mis les pieds (dans l'automne,
je veux dire) que déjà j'avais peur. Pour rien. Vraiment. Parce
qu'au lieu de s'éteindre avec les feuilles qui tourbillonnent en
dénudant les arbres, l'automne, pour moi, s'est allumé. Au rythme
d'un spectacle qui m'aura assez émue pour remettre en mouvement mes
doigts sur le clavier. Pour que je recommence à être satisfaite de
mes opinions et des mots que je sais mettre ensemble pour m'expliquer
la vie, et peut-être l'expliquer à d'autres, accessoirement. Pas
tant accessoirement, en fait, parce que mes mots ont été autant de ponts vers tout
plein d'autres que j'avais négligés au cours des années de
silence. Pour moi, l'automne de ton année est rempli de perles aussi
lumineuses, de toutes ces gens qui m'auront autorisée à revenir à
leurs rivages.
Alors vraiment, 2014, je
me dis que tu ne fus pas une année de tout repos, mais qu'au bout du
compte, je n'en changerais pas une minute. Ne serait-ce que parce que
je m'y suis retrouvée.
Libellés : Digressions
Retour vers toi en ce 2014 et la maturité de la quarantaine qui s'installe petit à petit.
Je te souhaite que l'année 2015 soit encore meilleure.
Épanouissement voilà le mot qui me vient.
Je crois que l'année a assez bien commencé pour moi. Ne serait-ce que parce que les liens que j'ai recommencé à entretenir me semblent de plus en plus tangibles.