La morsure
Il y a quelques semaines,
j'ai écrit que je risquais de me faire mordre à force de taquiner
les canidés ou les ursidés d'une certaine meute. Évidemment que ça
m'est arrivé. Sur une bêtise, bien entendu. Rien de sérieux. Une
série de commentaires anodins, tous plus piquants les uns que les
autres. Jusqu'à ce que le loup de cette meute, que j'ai osé traiter
de yéti, me demande de parler de couguars. Alors, bien entendu, je
n'ai pu qu'exploser de rire en me demandant s'il me faisait cette
requête parce qu'il me perçoit comme l'une d'elles, une femme
couguar, je veux dire.
Ben quoi? J'en ai l'âge
après tout. Et comme les hommes de mon âge sont généralement
casés, et bien... Il serait possible que je le sois. Cependant, je
ne me suis jamais perçue comme ce type de chasseresse. Pas que je
n'aie jamais chassé. Loin s'en faut. Mais je me voyais davantage
comme un requin. Pas très subtile, sans faux-semblant, mettant
cartes sur table dès le premier abord. Point pour moi de
dissimulation et de camouflage patient. J'étais ce que j'étais, à
prendre ou à laisser dans toute mon entièreté. Les dents de
l'avant, l'appétence aussi.
Si par inadvertance,
selon mes souvenirs l'inadvertance a été fréquente, j'ai eu des
aventures avec des hommes plus jeunes que moi, je plaide non
coupable. Ce n'est pas tout à fait de ma faute si j'ai le visage que
j'ai. Je ne m'en plains pas, du reste, avoir l'air jeune, c'est sympa
lorsqu'on a plus de 40 ans. Et puis, il y a ce travers, tout
personnel, qui fait en sorte que je suis généralement plus à
l'aise avec les gens qui sont plus jeunes que moi. La séduction n'y
échappe pas.
Les femmes couguars sont
plus patientes que moi, je présume. Elles se fraient un chemin à
force de présence, dans tous les événements qui comptent pour
leurs proies. Moi... Je suis beaucoup plus directe et franche. En
réalité, je n'ai aucune forme de patience dans la vie. Surtout pas
avec les êtres humains. Je suis séduite ou je ne le le suis pas. Je
séduis, ou pas. C'est sans concession. Aucune.
Alors non, monsieur le
Loup, je ne suis pas une couguar, je n'ai pas choisi d'être
célibataire pour épingler à mon tableau de conquêtes des hommes
plus jeunes les uns que les autres. Et je ne veux pas à toute force
me faire faire des petits par ces jeunes éphèbes qui pourraient
être mes fils. Je suis, je crois, une femme complexe, difficile à
conquérir ne serait-ce que parce que je ne me laisse que peu
approcher. Physiquement et autrement.
Et lorsque je décide
qu'il en va autrement, ben je louvoie. Et j'ai le sentiment que pour
mes chasses toutes personnelles l'eau est un élément qui me sied
mieux que la terre ferme.
Ne serait-ce que parce que les départs se font sans faire de bruit.
Ne serait-ce que parce que les départs se font sans faire de bruit.
Libellés : Digressions
En tout cas, si tu es une couguar, tu es ma couguar préférée! ;-)
(mais comme tu dis dans le texte, tu n'en es pas une...)
Ouais... Je suis contente d'être ta préférée, mais bon, pas en tant que couguar quand même! Mais je veux bien être ta blogueuse préférée, sur ces chemins, si tu veux ;-)