Me faire une raison
Mettons que l'hiver n'est
pas ma saison forte. En fait, j'adore l'hiver lorsqu'il est doux. Ce
qui ne fut certes pas le cas du mois de janvier que nous venons de
traverser. Je suis bête diurne. Le soleil me manque déjà depuis
quelques mois. Je trouve toujours difficile de me lever avant lui, de
passer la journée au travail, et d'en sortir dans la pénombre.
Je me suis échouée plus
souvent qu'à mon tour sur les plages de février. Atterrée par le
froid et cette lumière qui n'en finit pas de prendre son temps à
revenir égayer nos journées. Ajoutons à cela tous mes petits
malheurs de piétonne et usagère du transport en commun, ma
patience, déjà limitée a les bornes acérées.
Ainsi, trois fois au
cours du dernier mois, j'ai eu assez froid, puis chaud, puis froid,
pour me gercer le derrière des genoux. Ce n'est pas très
sympathique parce que dès que je plie les jambes, j'ai mal à en
hurler. J'en suis rendue à m'enduire cette zone sensible de beurre
de karité, ce qui laisse sur ma peau une couche inconfortable et un
peu cireuse. Mais je me dis que c'est mieux que les craquelures
intempestives des gerçures.
Et puis, je réagis
depuis longtemps de façon assez étrange aux brusques changements de
température. Surtout quand je passe du chaud au froid. J'éternue.
Quand je dis j'éternue, il faut comprendre, sans arrêt, pendant de
longues minutes qui me laissent épuisée et me donnent un air
perpétuellement enrhumé. Il y a des gens que je croise tous les
jours dans les autobus lavallois qui doivent sérieusement croire que
je traîne le même virus depuis des semaines. S'il savaient ; c'est
juste mon corps qui fait le fou.
Le plus pénible pour
moi, pourtant, c'est de me chausser pour l'hiver. Si je veux me
rendre jusqu'au transport, je dois avoir des bottes chaudes. Mais
comme je passe 30 minutes par trajets dans les métro surchauffés,
elles remplissent alors beaucoup trop bien leur office. Ce qui fait
que j'arrive immanquablement à destination avec les pieds pataugeant
dans leur propre jus. Ce n'est ni agréable ni efficace pour me tenir
au chaud. En plus, ça pue.
Ce n'est pas tant que je
n'aime pas l'hiver, en réalité. J'aime beaucoup entendre le bruit
des pas sur la neige, le rythme ralenti des lendemains de tempêtes
et les nuits froides qui bercent mon sommeil. Et puis, j'adore la
petite marche matinale d'une vingtaine de minutes dans la bise
hivernale, ça me vivifie et m'éveille la bonne humeur
Le problème que j'ai,
c'est que ma vie n'y est pas du tout adaptée. Ce dont j'aurais
besoin, c'est du pouvoir de superman de transformer ma tenue
vestimentaire dans une cabine téléphonique (qui n'existent plus, je
sais bien) et de l'adapter aux situations qui se présentent à moi
en cours de trajet.
Mais, ça ne m'arrivera
pas, faudrait bien que me fasse une raison.
Libellés : Digressions
Coudonc toi, tu ferais pas un peu d'eczéma comme les trois autres, ça bien l'agir que je vous ai fabriqué des peaux fragiles
Possible, pour l'eczéma, mais ce serait une nouveauté pour moi. Et ça ne pique pas. Mais la peau fragile, ça, ça fait longtemps que je le sais!