dimanche, février 15, 2015

Souvenirs de Saint-Valentin

Je n'ai jamais fêté la Saint-Valentin en amoureux. Pourtant, j'ai eu quelques relations qui ont traversé cette date sauf qu'on ne m'a pas offert ni fleur ni chocolats ni souper au restaurant. Je crois que les amoureux que j'ai eu étaient plus pragmatiques que romantiques. Un ballant à ma propre personnalité je présume. M'enfin, c'est ce que je me dit avec du recul. Alors, je ne me sens pas plus seule un quatorze février que le reste de l'année.

Ceci ne m'empêche pas d'avoir certains souvenirs de la Saint-Valentin.

Enfant, j'avais droit à un petit paquet de cœurs à la cannelle et autres gâteries, à ma place au petit déjeuner, accompagnés de mots doux maternels. J'adore encore ces sucreries, que je me paie à chaque année, réminiscence de matins heureux.

Adolescente, en secondaire trois, je crois, nous avions eu une semaine de courrier du cœur. La plupart des messages que j'ai reçu cette semaine-là, provenaient de mes amies. Des petites lettres qui soulignaient l'importance de l'amitié. J'ai quand même reçu un message anonyme (amoureux ce coup-là), je ne sais toujours pas ce qui me l'a envoyé. J'ai cru que c'était un coup d'un ami, qui s'en est toujours défendu et m'a prouvé à maintes reprises que sa calligraphie et celle de ladite lettre, ne concordaient pas du tout. Parce que c'était avant les ordinateurs. Avant les courriels. J'ai gardé la lettre longtemps, puis un jour, fâchée de ne toujours pas savoir qui en était l'auteur, je l'ai détruite et jetée.

Je me souviens aussi d'un soir de tempête de neige, attablée dans un casse-croûte vide, à rire comme une folle avec ma meilleure amie de l'époque et à être ravie de marcher, après coup, dans une ville étrangement silencieuse et immaculée. D'avoir l'impression que les confidences que nous échangions restaient confinées dans la ouate blanche qui nous tenait lieu de décors.

J'ai aussi en mémoire une soirée de gardiennage, de 1990, je pense. Je veillais sur un tout petit poupon de pas tout à fait un an. J'écoutais des Musique Plus, à mon grand plaisir puisque nous n'avions pas ce poste à la maison. Et je suis tombée, par hasard, sur le vidéo Catalina de Pierre Flynn. Et j'y ai vu vivre un cousin de ma mère que j'adorais. La dernière fois que je l'avais vu en vrai, c'était quelque semaines plus tôt, et il ne ressemblait plus en rien à ce jeune homme charmant et étincelant qui s'animait devant mes yeux. Au printemps de cette même année, on a appris qu'il s'était suicidé quelque part au cours de cet hiver-là.

Conséquemment, à mes yeux, la Saint-Valentin c'est un peu ça, une journée pour se rappeler de ceux que l'on aime ou que l'on a aimé, même en toute naïveté.

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