Alexandre Désilets
La salle était fort
jolie, mais tout aussi petite. L'ambiance était feutrée, comme si
nous étions sur le point d'assister à un ballet classique.
Pourtant, sur la scène, la mise en place ne laissait planer aucun
doute sur le fait qu'il y allait y avoir là un spectacle pop, tous
les filages et les instruments parlaient en ce sens.
La salle ne s'est pas
remplie, à mon grand étonnement. C'était la deuxième fois que je
voyais le même spectacle, et j'ai stressé tout le mois de décembre
à avoir peur qu'il n'y ait plus de billets lorsque je pourrais avoir
les miens. J'ai eu peur pour rien, faut croire.
Et pourtant... Il donne
tout un spectacle, quelle que soit la salle devant lui. Y mettant
tout son cœur et toute son âme, je crois. Surtout, y mettant tout
le plaisir qu'il a à chanter. L'effet a été exactement le même,
pour moi, que le 9 octobre dernier. Même impression de voir un jeune
homme vibrer si fort que les murs pourraient en trembler. Et mon cœur
s'est mis à revivre, encore. Pas le cœur amoureux, celui qui fait
circuler le sang dans mes veines, celui qui fait en sorte que je suis
animée, bien dans ma peau, heureuse d'avancer dans l'existence.
Parce que la salle était
petite, il nous a fait la fleur de nous laisser choisir la première
pièce de son rappel, qu'il a fait a cappella, simplement
accompagné de son guitariste. Dire que c'est une des plus belle
chose qu'il m'ait été donné à entendre, est bien en deçà de la
réalité. C'était majestueux. Nous avons tous, humblement, escaladé
l'ivresse jusqu'à plus soif. Je crois.
Au cours des derniers
mois, j'ai échangé quelques courriels avec lui par le biais des
réseaux-sociaux. Je savais donc, à l'avance, qu'il est très gentil
avec son public en général, et moi en particulier. À la fin du
spectacle, la salle s'est rapidement vidée, mais je suis restée,
pour avoir une chance de lui parler. Quand il est revenu sur scène
pour commencer à la démonter, je suis allée me présenter. Il le
fallait. Je devais lui dire de vive voix tout le bien qu'il m'a fait.
Lui dire que j'avais renoué avec ma propre créativité et ma folie
toute personnelle au contact de ses spectacles, de sa musique et des
textes. Des textes qu'il sait si bien écrire, avec Mathieu Leclerc,
que je ne connais pas, mais à qui je dois aussi beaucoup de bonheur
semble-t-il, parce qu'ils travaillent en si étroite collaboration,
en ce domaine, qu'aucun des deux ne serait capable de me dire qui a
pensé une strophe ou une autre.
Je suis revenue à
Montréal, habitée par une performance solide, un contact bref, mais
plus que cordial.
Que je ne vois personne
me dire que c'est une mauvaise idée de se dénoncer comme fan d'un
artiste, lorsqu'on en a l'occasion. Je suis convaincue du contraire,
convaincue qu'on a tout à y gagner.
Je ne sais vraiment pas
quelle sera ma prochaine toquade artistique, mais elle viendra bien
hanter mes jours et mes nuits, et je compte bien aller jusqu'à la
dénonciation une fois encore, au cas-où ça pourrait me faire
plaisir.
Libellés : Spectacles
Si heureuse de retrouver la Mathilde allumée.