mardi, mars 10, 2015

Un dimance à l'opéra

Pendant deux ou trois ans, on s'était vues tous les jeudis de paie, ou presque. Petits rendez-vous informels qui nous réunissaient dans les mêmes endroits, histoire de nous changer les idées et de pelleter des nuages, au passage. Quatre d'entre nous ayant partagé le même appartement, un an. Nous sommes donc un groupe de six, aux liens serrés, mais dont les mailles se sont plus ou moins relâchées, durant les sept dernières années. Se voir, même en duo, tient des douze travaux (d'Hercule, ou d'Astérix, selon vos préférences).

La semaine dernière, on a réussi le tour de force de trouver un moment où nous étions disponibles toutes les six. M'enfin cinq parmi les six pour aller voir la dernière qui s'est lancée dans le vide pour revenir à ses anciennes amours musicales.

Revenons en arrière; j'ai fait la connaissance de toutes ces gens lorsque j'ai commencé à travailler à la librairie. Aucunes d'entre elles dans les tous premiers mois, mais elles en sont devenues les ancrages permanents. Celles avec lesquelles le contact peut encore exister, même si j'ai traversé du côté patronal, même si toutes les autres ont quitté le milieu, depuis quelques temps déjà.

L'une d'entre-nous est retourné aux études pour devenir thanatologue. Grande entreprise. Elle qui avait entamé son collégial en chant classique, c'était tout un changement sémantique de son orientation de vie, à quelques années d’intervalle. Mais une fois installée dans sa nouvelle profession, les étranges détours du destin l'ont remise sur le chemin du chant classique, comme passe-temps, cette fois-ci.

Elle a déménagé dans l'ouest de l'île, parce que pour son travail, c'était plus simple. Posant ainsi ses assises dans un milieu qui est à des kilomètres culturels et linguistiques de celui duquel elle provient. Elle se cherchait des amis et s'est dans ses premières passions qu'elle les y a trouvés. D'où le dimanche à l'opéra.

C'est ce qui a amené les cinq autres à Pointe-Claire par un joli dimanche après-midi, presque printanier. Nous avions toutes revêtues de beaux atours, pour l'occasion. Et nous étions fort excitées dans la salle avant le début du spectacle. On parcourait le programme dans tous les sens, ravies de voir que notre amie y apparaissait, nommément, deux fois.

Lorsque les lumières se sont tamisées, le public, presque uniquement anglophone, s'est levé d'un seul bloc, la main sur le cœur et a entamé le « Oh Canada ». Nous, on est restées un peu saisies, puis on s'est levées, en réalisant qu'on ne connaissait que la version « hockey » de l'hymne national. Nous n'avons même pas vraiment essayé de le chanter, trop prises que nous étions par le fou-rire...

Comme quoi il n'est pas nécessaire d'aller bien loin de chez-soi pour vivre un vrai beau choc culturel.

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2 Commentaires:

Blogger Unknown s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Ah, ah! Imagine travailler à Pointe Claire!

8:16 p.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Ben Kin! J'ai beaucoup penser à toi, ce dimanche-là, pour ces raisons-là, justement!

9:57 p.m.  

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