Quand la loi de Murphy me guette
J'ai ouvert les yeux, le
cœur affolé. Mon cadran indiquait 19h10. Comme j'ai tendance à
régler celui-ci quelque part entre 20 et 35 minutes d'avance, ça
voulait dire qu'il était genre 6h50 et que je dois quitter la maison
à 7h00 pour me rendre au travail. Ça vous part une journée sur des
chapeaux de roues. Parce qu'évidemment, j'avais eu tout faux en
réglant ledit cadran après la panne causée par un fusible 110 bien
grillé (d'où la panne de chauffage citée dans le dernier texte).
Je me suis donc jetée
dans toutes les directions, avalant un café trop rapidement et me
propulsant dans les transports en commun à une vitesse complètement
inadéquate pour une fille qui vient de se réveiller. Pour me faire
dire que la ligne verte est fermée entre Honoré-Beaugrand et
Berri-UQAM. Heureusement, la radio m'a informée de ce fait avant que
j'aie l'idée saugrenue de me rendre au métro Papineau afin de
gagner du temps sur mon itinéraire normal.
J'ai donc marché jusqu'à
Berri.
Je n'étais pas à la
moitié de mon trajet sur la ligne orange, qu'un coup me traverse le
ventre, m'indiquant clairement, que je suis une femme et que ma vie
de femme vennait de se rappeler à mon bon souvenir. Mais voilà,
j'étais une semaine d'avance et par conséquent, absolument pas
préparée. Pis bon, le métro, on s'entend, ce n'est pas l'endroit
idéal pour avoir ce type de révélation. Arrivée à destination,
je me suis aperçu que je n'avais pas ma carte de guichet... Crotte
de bique!
Et je n'étais pas à mon
lieu de travail habituel. Mais j'ai emprunté un peu d'argent,
convaincue que je pouvais rendre le prêt le surlendemain, par le
biais d'une collègue. Évidemment, mes plans de remboursement se
sont vus contrariés parce que je n'ai pas vu ladite collègue étant
donné qu'elle avait un férié le jour où je prévoyais la voir
avant qu'elle ne se rende à la succursale où je devais des sous.
J'ai donc dû lui demander de payer pour moi et je la rembourserai à
notre prochaine rencontre. Grommelle, grommelle.
D'ordinaire, dans cette
succursale alternative (dans les sens de ce n'est pas celle à
laquelle je suis habituellement attachée), les journées sont
calmes. Mais pour une raison obscure, les portes sonnaient aux 10
minutes sans aucune espèce de raison. Et je vous garantis que ce
n'est pas un bruit agréable. Après moult appels, nous avons fini
par régler le problème, mais nous avons dû endurer ce bruit de
fond intempestif pendant à peu près cinq heures.
La journée s'est
terminée et on m'a offert un transport jusque sur l'île de
Montréal. Épuisée par cette journée haute en mouvements, j'ai
accepté avec gratitude. Et j'ai été déposée au Métro
Henri-Bourassa, qui était hors d'usage, joual vert!
Heureusement, j'ai attrapé la navette illico et j'ai fini par
arriver chez-moi, à peu près à l'heure habituelle.
J'avais
dans l'idée d'écrire ce texte à mon arrivée, mais j'étais
tellement de mauvais poil qu'il n'y avait plus rien à faire avec ma
plume, je sais comment je peux être acide quand je me laisse aller.
J'ai
donc repoussé l'écriture de 24 heures, laissant les hormones se
calmer les nerfs, afin de réfléchir plus adéquatement aux jours de
fous lors desquels la loi de Murphy me guette.
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