mardi, mars 17, 2015

Cousine

Elle me connaît depuis avant ma naissance. Pas tant avant, mais les quelques six mois d'âge qui nous séparent font en sorte qu'elle a dû entendre parler de moi avant que j'entende parler d'elle. Je n'ai aucun souvenir de ma propre existence où elle n'a pas été mon amie. En fait, elle a sans doute été ma toute première amie.

Nous avons passé une enfance à se voir régulièrement. Dormant l'une chez l'autre, de temps à autres. J'ai des mémoires de très petite enfance, quand ma chambre était à l'étage et le salon au rez-de-chaussée, avec son mur en miroirs très années soixante, devant lequel on s'installait, à l'heure des poules (traduire avant que mes parents ne soient levés pour nous faire à déjeuner), pour parler à nos doubles dans lesdits miroirs. Nos amies imaginaires avaient des visages; les nôtres.

Nous avons traversé ensemble, à quelque distance, quartiers et écoles différentes obligent, les années de l'adolescence. En étant totalement différentes, mais en s'aimant beaucoup. Notre plus grand point d'ancrage est sans doute un amour inconsidéré pour Corey Hart. Les adolescentes émoustillées que nous étions sont restées sensibles à son charme et à tout ce qu'il a, un jour, représenté pour nous. Nous avons dépensé une petite fortune pour le voir une dernière fois en spectacle, et c'est une des plus belles soirées de mon année 2014.

C'est une optimiste maniant un humour fin qui me fait encore beaucoup rire aujourd'hui De nous deux, elle est incontestablement la plus sage, la plus réaliste, la plus posée surtout. Ne s'emportant que très rarement. Lorsque ça arrive, évidemment, c'est tout un orage qui gronde. Elle m'est toujours apparue comme celle qui faisait les bons choix. Mais, comme tout le monde, elle a eu son lot de heurts et de mésaventures de toutes sortes. Nous ne sommes plus aussi proches que nous l'avons été. Par contre, comme nous partageons un certain lien de sang par nos mères, peu de choses nous échappent. On ne s'en parle pas nécessairement, mais on sait que l'autre sait.

Comme dans bien des relations qui s'étendent sur plusieurs décennies, les ponts se sont un peu distendus, sauf qu'à chaque fois qu'on se voit, les discussions repartent là où on les avaient laissées lors de notre précédente rencontre et s'envolent sans effort, dans toutes les directions où on voudra bien les diriger.

Dans les dernières années, elle a vécu sont lot de soubresauts et de sauts. Des choses qui m'arracheraient le cœur et me laisseraient démunie devant la vie. Elle, elle fait face, vaillamment. C'est une femme de courage et de force. Une femme que j'admire énormément.

Ce soir, elle a demandé, publiquement, une dose de pensées positives.

Alors j'ai fait la seule chose que je sache faire, écrire.

Pour toi, ma cousine, mon amie, mon intime, je t'aime.

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2 Commentaires:

Blogger Unknown s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Je pleure, quelleb émotion se dégage de son texte.

8:19 p.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Merci Maman. La destinataire l'a beaucoup aimé aussi. Et je crois en tous les mots que j'ai mis dans ce texte.

9:42 p.m.  

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