Page blanche
J'ai eu la journée
longue et la semaine de six jours consécutifs en est à son centre.
Il me semble que depuis mon retour de vacances je suis tout
simplement débordée au travail et Noël est loin d'être arrivé.
Les chapeaux de roues pullulent autour de moi et m'envoient dans
toutes les directions. Parce que je me sens débordée, je relis des
livres que j'aime et qui, je le sais me feront du bien. Le problème
avec ce genre de lecture, c'est que justement j'en suis complètement
accro et qu'il m'est ardu d'en sortir, même pour mon rendez-vous
bihebdomadaire avec moi.
Ce n'est pas tant que je
n'aie pas croisé d'anecdotes croustillantes dans les derniers jours;
j'en vois tous le temps, la nature humaine se déploie autour de moi
sans demander son reste. Du plus joli au plus mesquin. Même dans la
mesquinerie abjecte, j'arrive, la plupart du temps à trouver un
angle pour que cela devienne un peu intéressant. L'ironie est une
amie fidèle pour ce genre de chose. C'est une question de
perspective.
Je suis, actuellement
préoccupée par la crise migratoire qui secoue le Monde. Les
frontières qui se ferment au nom de la protection des territoires.
Ça me bousille le cœur parce que je sais pertinemment que si je
suis ce que je suis, c'est-à-dire francophone en terre américaine,
c'est parce que de lointains aïeux ont un jour quitté leur pays
d'origine pour venir habiter le mien. Quelles que soient les raisons
de leur migration.
Évidemment, ils étaient
moins nombreux à se masser en même temps, et au même endroit, que
ce que nous pouvons voir aujourd'hui. N'empêche que, ces aïeux ont
aussi cherché un nouvel accueil, une vie ailleurs que là où ils
étaient nés. Et ils ont amenés avec eux croyances et rituels
jusqu'à les faire entrer de force dans les mœurs de ceux qui
étaient déjà ici. Parce que c'étaient eux les plus forts, ou en
fait ceux qui avaient la poudre à canon pour convaincre plus
commodément.
Les meutes migratoires
qui se meuvent actuellement autour de la Méditerranée me font quand
même un peu peur. Parce qu'elles traînent dans leurs sillages des
valeurs qui font vibrer (pas de la bonne manière), mon cœur de
féministe. Pas au point que je veuille à toute force les voir
refouler. Je suis, et je resterai probablement toute ma vie, mal à
l'aise avec l'idée des femmes qui sont voilées lorsque leur mari ne
le sont pas.
Par ailleurs, je suis
encore plus mal à l'aise en voyant des populations entières se
faire décimer par leurs dirigeants pour se voir ensuite campées
dans des camps insalubres et surpeuplés parce que personne ne veut
d'elles. Il me semble que l'humanité devrait collectivement aspirer
à plus de tolérance.
En fait, ce que je ne
supporte absolument pas, ce qui m'horripile au plus au point, c'est
les diktats de l'ignorance, ces vérités si bien construire qui se
mesurent à l'aune de ce que l'on ne comprend pas de l'autre et qui
créent la peur.
Le problème avec tout
cela c'est qu'il me semble, qu'ici comme ailleurs, l'éducation
générale s'en va n'importe où au profit d'une idée de la
productivité.
Mais la productivité n'a
jamais évité les guerres tandis que la compréhension et l'empathie
pour autrui auront au moins tenté de semer les jalons pour les
retarder.
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