samedi, décembre 26, 2015

Un peu martienne, un peu familiale

Lorsque j'ai recommencé à écrire, il y a un peu plus d'un an, j'ai décidé de lancer mon texte de retour sur facebook. Pour avoir un certain public, parce qu'écrire pour moi toute seule, je peux le faire dans ma tête sans encombre, sauf que pondre un premier texte en cinq ans, sur la page blanche de l'ordinateur, c'était autre chose, je devais me trouver un public, puisque celui que j'avais un jour eu, s'était évanoui après tous ces mois de silence. Je n'ai pas réfléchi au public à qui je partagerais mes écrits. J'avais besoin de dire et d'être lue. Alors j'ai lancé mon texte, et ceux qui ont suivi, dans l'univers, sans aucune forme de filtre. En imposant mes introductions sur mes textes, sans demander la permission à qui que ce soit dans le processus.

Je suis née dans une famille élargie de laquelle je me sentais pas toujours un membre adéquat. Entre les personnalités d'affaires, les avocats et les médecins, il me semblait que je jurais irrémédiablement. Et ce n'est pas ma seule singularité. J'ai ce chic, ou ce mauvais penchant, de parler de toutes sortes de trucs qui sont moyennement en vogue dans les partys de famille, politique et sentiments en tête de liste. Les sentiments surtout. Pas que ma famille en soit exempte. Non, c'est surtout que je j'ai un drôle de rapport avec cela. Je peux en parler, les intellectualiser, les intérioriser à outrance, mais pas les partager physiquement, et ma famille le sait pertinemment. Ça fait de moi une drôle de bête, je présume.

Je fais partie de la toute première vague des petits enfants. Je suis la troisième en âge dans cette cellule élargie. On était quatre fille qui précédaient une meute de garçons. La plus vielle et la plus jeune de notre quatuor imposé formaient un duo et celles du milieu un autre. Ou l'inverse, selon le point de vue sous lequel on regarde la situation. Et les garçons, étaient pour nous des quantités négligeables.

Évidemment, nous avons grandis et mûris. Depuis plusieurs années, les clans de notre génération sont beaucoup moins hermétique qu'à l'époque de mes souvenirs d'enfance. Certains d'entre nous, sont des fidèles des réunions de familles, d'autres se sont institués en fantômes. Je me suis souvent demandé pourquoi je ne faisais pas la fille de l'air moi aussi, parce que je ne me suis pas toujours sentie ni acceptée, ni familièrement acceptable. Mais comme je suis une petite bête profondément sociable, je me suis toujours colleter ces fêtes familiales, même quand la seule personne avec laquelle je me sentais une quelconque affinité était ma jeune cousine de presque vingt ans ma cadette qui me battait à plate couture aux jeux de mémoire. Sommes toutes ils m'étaient des étrangers familiers et me sentais ovni familière.

Et puis, je me suis remise à écrire, imposant mes textes à cette famille à force de statuts. Dans la dernière année, plusieurs d'entre eux m'ont laissé savoir qu'ils me lisaient. Je suppose qu'au début c'était par curiosité et que c'est devenu par plaisir, avec le temps.

C'est probablement le plus beau cadeau de Noël, ou de vie, qu'ils pouvaient me faire. Puisqu'ils on pris le temps de s'attarder sur mes sentiers pour faire ma connaissance, celle de la femme que je suis vraiment.

Alors je leur dit un Joyeux Noël bien senti, plein d'amour aussi.

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