samedi, avril 16, 2016

Le pouce sur le quai de la gare

Samedi, 17h35 (ou peu s'en faut), métro Montmorency. Le quai de la gare est plein. Rien de bien étonnant, ça arrive régulièrement lors des matchs du Canadien. Malgré le fait que je ne suive pas le hockey et que je suis plus souvent qu'autrement impatientée par le fait que les sports que j'aime ne fassent jamais la une et qu'il me faillent demander les résultat aux moteurs de recherche pour les sports qui m'intéressent, il m'est très difficile de ne pas m'apercevoir que le Club joue à domicile certains samedis.

De mon point de vue, on dirait que le spectateurs de la banlieue nord sont tous dans ma rame de métro quand tout ce que je veux c'est de rentrer chez-moi. Sauf que je me retrouve, plusieurs fois par année, prise dans une foule compacte de gens pas encore soûls, mais festifs déjà. De toute manière, il est avéré que plus le groupe est grand, moins l'intelligence collective l'est. Cette foule est bigarrée tant dans ses âges que dans les couleurs de peaux ou encore par le sexe des protagonistes. Alors quand il s'agit d'une rame de métro au complet, mettons que le niveau des discussions ambiantes laisse singulièrement à désirer.

Cependant, la foule, ce samedi-là, ne ressemble en rien à celles auxquelles j'ai l'habitude. L'intensité de l'énervement ambiant est tout à fait identique, mais c'est bien-là la seule ressemblance. D'abord, les individus de l'agitation ambiante sont très jeunes; ils ont à vue de nez, entre 3 et 14 ans, je dirais, et sont encadrés par une autorité parentale d'age aléatoire. Et c'est, très, très, très garçons. Je suis une minorité visible (mais pas tant parce que j'ai l'âge de plusieurs mamans accompagnatrices).

Sur le quai, je constate que beaucoup d'enfants en sont sans doute à leur première expérience du métro, parce que lorsque le train entre en gare, premièrement il obtient presque une ovation et deuxièmement, plusieurs petits garçons ont sorti leur pouce pour appeler le wagon (ce qui me fait sourire dans ma barbe imaginaire, même si je tente de n'en rien montrer). Le conducteur du wagon de tête répond élégamment, à tous les saluts et fait même entendre son klaxon au grand plaisir des garçonnets attentifs qui piaffent d'impatience avant de mettre le pied dans la machine qui les fera voyager, sinon dans le temps, à tout le moins dans l'espace.

Il va sans dire que le trajet entre Montmorency et Berri, s'est couvert de décibels que je n'avais pas entendu depuis longtemps. Arrivée-là, je me disait que me oreilles pourraient enfin se reposer, sauf que je n'avais rien compris, ils ont tous changé de ligne pour emprunter la ligne verte. Et c'est là que j'ai compris qu'ils convergeaient tous vers le Stade Olympique pour aller voir le Monster spectacular, cet espèce de show de boucane de voitures à roues surdimensionnées qui font je ne sais trop quoi sur une piste de terre.

Ça fait des années que je vois les publicités de ce genre d'événement et que je me demande qui peut bien aller les voir.

Maintenant, je sais.

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