jeudi, novembre 17, 2016

Crever le sol

Quand j'ai mis les pieds dans le local qui allait accueillir la succursale, il y a presque deux semaines, je ne pouvais pas croire que nous pourrions ouvrir sous peu. Au rez-de-chaussée, une montagne métallique se dressait en plein milieu du plancher à travers laquelle on distinguait, tant bien que mal l'utilité que pourrait avoir les différents morceaux, une fois assemblés. Sur une table pliante, des plans étaient étalés, pour nous permettre de mettre en place tout ce fatras.

À l'étage supérieur, des énormes boites se multipliaient, comme par elles-mêmes. Il était possible de deviner que le centre de la pièce était faite de bois franc et que le contour arborait un tapis. Mais c'était à peu près tout ce que l'on pouvait y deviner. La magnifique fenestration par ailleurs, laissait présager que la pièce deviendrait un jour superbe. Il me semblait, à ce moment précis qu'il faudrait qu'une armée y travaille jour et nuit pendant un mois pour qu'on puisse en voir le bout.

Dans les locaux dédiés à la réception de marchandise, j'avais failli me décourager, parce que l'espace immense était complètement encombré de boîtes et de bacs de toutes dimensions. Tout, ou presque était à démêler. Malgré la quantité conséquente de personnes qui s'affairaient à réceptionner, étiqueter et classer le matériel, il me paraissait invraisemblable que le magasin puisse avoir l'air d'un magasin, avant Noël.

À la fin de cette première journée, pourtant, les murs s'étaient ornés d'étagères et d'instruments divers, les planchers avaient repris un aspect de plancher, les montagnes de boîtes de la réception avaient un petit peu diminué, l'ouverture prochaine se frayait doucement un chemin.

D'un jour à l'autre, les sections prenaient forme, les employés venaient faire connaissance avec leur nouvel environnement de travail, une équipe commençait à s'ébaucher. Autant pour les employés que pour les gestionnaires. Il me semblait que si je passais un peu trop de temps à un étage celui que j'avais délaissé en profitait pour se faire une beauté.

On a fini par établir une stratégie de Mathilde. Ce qui nous fait bien rire parce que personne d'entre nous n'avait jamais vécu une semblable situation. C'est une manière comme une autre de débuter à tisser une relation de travail.

Et voilà que nous sommes prêts. Nous ouvrirons nos portes demain. Tout ne sera pas parfait, bien entendu. Mais nous seront-là.

C'est une belle et grande aventure qui se précise tranquillement, une aventure avec une clientèle qu'il nous tarde de rencontrer et plein de culture à partager.

En espérant vous y voir bientôt !

Libellés :