Soleil d'automne
Moi,
j'aime ça aller chez Grand-mamie. Je connais toute sa maison par
cœur. C'est bien parce que je je peux la parcourir dans tous les
sens tout seul. Ce n'est pas comme chez-moi où il y a les escaliers
interdits sans Papa ou Maman. Je n'ai pas tellement les interdits, ce
n'est pas très drôle.
Alors,
j'aime aller chez grand-mamie parce que je peux bouger bien à mon
aise, mais pas seulement pour cela. Elle aussi je l'aime. C'est ma
première personne préférée quand elle est-là. Par ce qu'il y a
des jours où elle ne l'est pas. Maman et Papa eux, je les vois tous
les jours, alors j'aime bien profiter de ma grand-mamie quand je suis
avec elle. Elle me fait tellement rire. Elle fait la grosse bibite
qui va manger Zazou et moi je ris, je ris, je ris et je me sauve en
courant sur mes quatre pattes. Je suis ultra rapide, personne
n'arrive à me rattraper!
Des
fois, chez ma grand-mamie il y a un grand monsieur avec une voix
grave, grave, grave. Il me parle un peu, mais ne joue pas avec moi.
Alors je lui montre que je peux faire le lapin ou le poisson. Je lui
montre aussi que je sais reconnaître le chien et le chat sur le
frigidaire. Des fois, ça l'intéresse, mais des fois non. Ce n'est
pas grave, je continue montrer à tous les adultes en présence que
je le sais.
Des
fois aussi, il y a une madame qui veut jouer avec moi et me prendre
dans ses bras. Je ne suis pas trop certain de ce que je veux faire
avec cela. Maman me dit : « c'est Tatie-Mathie, tu t'en
souviens? » Ça me dit quelque chose, on dirait presque je sais
c'est qui, mais ça m'échappe la seconde suivante. C'est drôle,
c'est comme si je la connais et si je ne la connais pas en même
temps. Quand elle rit par contre, là je me dis que je sais presque
qui elle est. Je suis très, très bon pour faire rire et j'adore ça!
Ce que j'aime beaucoup avec elle, c'est qu'elle a peur quand je fais
le gros lion. Rouargghhh! Alors c'est elle qui se sauve en courant.
C'est
mon truc, parce que quand Tatie-Mathie se sauve, je peux en profiter
pour galoper jusqu'à la cuisine et aller retrouver Grand-mamie.
C'est avec elle que je veux jouer. Mais quelquefois, je ne peux pas.
Elle me dit : « je t'aime, t'aime, t'aime petit chat, mais
tu ne peux pas rester avec moi, il y des choses dangereuses pour toi
dans ma cuisine ». Alors j'accepte que Papa me prenne dans ses
bras, à condition qu'il me fasse sauter en même temps.
Moi,
j'aime ça aller chez ma Grand-mamie, d'abord parce que je l'aime
elle, mais aussi parce qu'il y a des fois des personnes que je
connais un peu à qui je peux montrer toutes les belles façons que
j'ai apprises et qui ne pourront qu'en être émerveillées.
Après
tout, j'ai un an et j'ai fait beaucoup d'apprentissages en très peu
de temps. Faut bien qu'il y ait des gens pour le remarquer.
Libellés : Sur la frontière du réel