mercredi, décembre 28, 2016

2016

2016, tu auras été une année lourde de morts qui se sont échelonnées tout au long de ton parcours. De gens qui étaient des symboles ou des quidams fauchés par la une envie de vengeance pluriséculaire qui se matérialise aujourd'hui en dehors des zones de guerre où « le monde civilisé » la cantonnait, plus ou moins consciemment, depuis beaucoup trop longtemps. Si j'ai partagé certaines peines, si j'ai été touchée par l'absence qui sera désormais infinie de certaines personnes, je ne peux me résoudre à t'évaluer seulement à la mesure de ce qui aura été fauché.

2016, sur tes sentiers j'aurai pleuré. Beaucoup pleuré. Point pour moi de larmes intarissables, mais plutôt des petites montées lentes et discrètes du liquides lacrymal qui me brouillaient le regard à toutes sortes de moments importuns. Mais j'aurai eu la sagesse de tourner la tête pour ne pas me sentir observée plutôt que de laisser monter l'adrénaline de mes mécanismes de défense. Ce faisant j'ai réussi, presque à tous les coups, à garder le contrôle plutôt que de déraper dans les colères qui me happaient habituellement toute entière. Admettre, l'espace d'un battement de cœur, que je suis faillible, friable émotionnellement disponible à un paquet de sentiments, la tristesse en premier lieu.

2016, tu auras indéniablement été logée sous le signe de la famille. Parce qu'un petit bout d'homme s'est pointé le bout du nez quelques semaines avant ton aube et que nous nous sommes regroupés autour de lui pour le regarder grandir et êtres éblouis puis, tranquillement voir émerger sa personnalité. Si au départ, on ne remarquait que les ressemblances entre ses parents et lui, au fil des jours, on s'est mis à discerner le garçon qu'il deviendra. Un garçon joyeux, qui s'émerveille volontiers et qui câline ses personnes phares ou les jouets qu'il préfère. Un garçon qui aime la musique avec toutes les fibres de son corps et dont le rire est un bonheur qui met en joie le cœur de tout ceux qui l'entourent.

2016, tu auras été une année de défis professionnels. Que j'ai abordé avec beaucoup de légèreté de prime abord. Je n'aurais jamais imaginé que les quelques semaines que j'avais passées à expliquer les rouages d'un système informatique dans différentes succursales, m'amèneraient à plonger dans le vide d'un certain inconnu. Un inconnu où tout est à mettre en place. J'avais fini par m'avancer dans cette voie, certaine que la grosse chienne jaune de mes peurs resterait longuement à mes côtés. Mais je m'étais trompée. Je me suis rapidement aperçue que plutôt que de m'engluer dans la crainte, j'ai refais la connaissance avec une certaine moi que je croyais depuis longtemps oubliée. Une moi qui fonce en riant dans l'aventure quitte à me rendre compte que l'atterrissage est inconfortable.

2016, le plus beau cadeau que tu m'auras offert, c'est de me rendre mon talent pour le bonheur. Celui de trouver quelque chose à apprécier dans chaque journée. Celui de me sentir bien dans ma peau et de constater que d'autres que moi le voient. Je l'ai mesuré, ces derniers mois, à force de sourires ou de clins d’œil d'inconnus, comme à l'époque de mes vingt ans, quand je rougissais à n'importe quel compliment.

Au final 2016, tu auras été une année chargée. Je ne suis pas certaines de vouloir revivre chacune de tes parties, certaines sont vraiment trop tristes, mais je ne t'oublierai jamais, je t'en fais la promesse.

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