dimanche, février 12, 2017

Mauvaise sortie

Je jasais innocemment avec la dernière employée avant d'armer le système d'alarme, comme à toutes les fois où je ferme le magasin. Elle attendait près de la porte que je finisse de taper mon code sur le clavier et j'allais la suivre à l'extérieur quand ledit clavier a émis un bruit étrange. J'avais donner le signe du départ à l'employée en lui disant qu'on se retrouverait dans le métro.

Eh bien non. J'avais retapé mon code et le clavier me disait qu'une quelconque zone était ouverte. Sauf que les zones sont une entité nébuleuse. Il me fallait donc refaire le tour de toute la succursale, vérifier chaque porte, chaque fenêtre. Courir quatre étages dans toutes les directions avec son manteau d'hiver sur le dos, ça donne chaud. Et le clavier continuait à me narguer, la zone était toujours ouverte, malgré mes efforts. Bien entendu, c'était la fin de semaine au cours de laquelle mon boss était difficile à joindre. Alors, il ne m'avait pas répondu. Près une vingtaine de minutes à m'éreinter, j'avais fini par appeler son supérieur immédiat qui avait refait avec moi le tour de toute la succursale (lui au téléphone, moi sur les lieux).

Rien, toujours le même message. Mon patron avait fini par me rappeler pendant cette autre course autour de la galaxie pour me dire où trouver le numéro de téléphone de la centrale d'alarme. J'avais donc téléphoné pour essayer de me sortir du magasin. Bien entendu, il fallait que je tombe sur un support technique débutant, qui ne comprenait pas plus que moi quoi faire pour que je puisse quitter. Il essayait de me donner les indications pour que je puisse esquiver la zone lors de l'armement, mais rien de ce qu'il me disait ne fonctionnait. Bref, en mixant deux ou trois de ses explications, j'avais fini par trouver le moyen d'armer le magasin et de m'en aller, 45 minutes après avoir initialement tenté une sortie.

Dire que j'étais irritée est un euphémisme. Il serait plus juste de dire que j'étais hors de moi. Bien entendu, le métro venait juste de quitter la gare quand j'y avais mis les pieds et j'avais raté de quelques secondes le transfert à Berri. J'avais fini par arriver à la maison, épuisée, encore frustrée de ma fin de soirée. Je ne rêvais que d'un bon verre de vin et d'un bon livre. Je m'étais donc enfoncée avec délices dans mon divan afin de commencer ma relaxation de fin de soirée. Je n'avais pas sitôt pris une gorgée que les voisins du dessus sont rentrer de je-ne-sais-où en troupeau d'éléphants. Aussi bruyants vocalement que du piétinement.

J'avais soupiré bien fort, ce qu'ils n'avaient évidemment pas entendu, sorti mes écouteurs et parti mon baladeur, histoire d'avoir au moins de la musique réconfortante pour calmer mes nerfs à vif.

Et ça avait fonctionné.

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