dimanche, mai 28, 2017

Gérer mes extensions

J'ai toujours eu de la difficulté à gérer mes extensions. Comprendre par-là que j'ai une certaine tendance à oublier un paquet de trucs un peu partout, surtout des affaires utiles. Toutes les personnes qui me connaissent, dans mon quotidien. vous diront que je dois souvent revenir sur mes pas, parce que j'ai oublié mes clés sur le bureau en quittant et que je dois ouvrir le lendemain, et autres petits détours du même genre. Gérer mon téléphone fut un long apprentissage : penser quotidiennement à le mettre dans mon sac ou mes poches avant de quitter maison ou travail, n'a pas été facile. Combien de fois, particulièrement quand j'avais un rendez-vous amical tout de suite après le boulot, me suis-je aperçue que mon téléphone était resté quelque part à la maison et que j'étais rendue beaucoup trop loin pour revenir sur mes pas? Je ne saurais le dire.

Et voilà que dans ce fabuleux mois de mai que je viens de vivre, je me suis munie d'une autre extension. En effet, j'ai enfin décidé de changer mes lunettes. Je portais la même paire depuis 10 ans. Et si j'ai beaucoup aimé ces lunettes, je savais depuis longtemps qu'elles étaient plus que dues. Quand le métal est rongé, on peut dire que l'objet a atteint le bout de sa vie utile. Mais bon, remplacer ses lunettes n'est pas donné et j'ai préféré, dans les dernières années, investir dans des voyages, histoire de me changer le mal de place. Et puis, ma vue ne s'est pas dégradée durant toutes ces années alors à tout prendre, je préférais m'épivarder sous d'autres tropiques plutôt que d'investir dans des lunettes.

Sauf que, changement de prescription ou pas, je commençais à craindre que ces appendices finissent par se rompre au moindre choc et que je trouvais que le look papier collant sur l'arrête du nez ne serait pas des plus seyant. J'ai fini par faire affaire avec une lunetterie qui offre un deux pour un et je me suis ainsi procuré une paire de lunettes soleil adaptée à ma vision. C'est la première fois que j'en ai et je dois dire que ça fait une agréable différence de voir quelque chose quand on se protège les yeux du soleil.

Mais bien entendu, cela suppose une nouvelle extension à gérer. L'étui de mes lunettes soleil à l'air d'un gros portefeuille obèse moucheté comme la fourrure d'un léopard. Il n'est ni subtil, ni discret. Quel que soit l'endroit où je le pose, je le vois. Ce qui ne m'empêche aucunement de l'oublier un peu partout. Encore hier soir, je suis partie de chez une amieS en le laissant sur la table de la cuisine, lunettes solaires incluses. Évidemment, aujourd'hui, il fait un soleil radieux, rien que pour narguer ma tête de linotte...

Dans le bureau de la direction à Laval, j'avais une liste au mur qui me rappelait de vérifier que j'avais bien mes clés de bureau, celles de la maison, mon baladeur, mon téléphone et les bonnes chaussures avant de partir. J'avais fini par ne plus vraiment en avoir besoin, ayant appris à vivre avec toutes ces extensions.

Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il me faut revenir à la case départ et réapprendre une nouvelle liste qui inclus un étui à lunette, parce que si je peux vivre quelque jours sans les lunettes soleil, je me vois d'ici prise avec seulement celles-ci sur mon nez et je ne suis pas certaine que j'ai tant envie que cela d'expérimenter le Sunglasses at Night, peu importe l'affection immuable que je porte à l'auteur de cette chanson.

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