dimanche, mai 21, 2017

Un certain degré de liberté

J'ai eu un choc quand on m'a appris, récemment que j'avais terminé de payer mes dettes d'études. Je ne suis pas certaine d'en avoir mesurer, sur le coup, toutes les conséquences. Un peu comme à un jour anniversaire, on ne se sent pas plus vieux que la veille, mais on sait qu'une année de plus s'est écoulée et qu'on doit l'ajouter à notre curriculum personnel. Au fond, ça ne change rien de bien tangible, mais ça modifie tout en réalité.

Pendant toutes les années durant lesquelles j'ai patiemment payé mes dettes, j'ai été pauvre plus souvent qu'à mon tour. J'avais fait des choix, des choix discutables, mais en toute honnêteté, j'oserais affirmer qu'à certains moments, je m'étais retrouvée en l'absence de choix, et que ma survie impliquait de ne pas toujours payer ce que je devais, genre à des compagnies de crédit. Ce qui fait que je n'ai aucune espèce de forme de crédit depuis quelque chose comme 2004.

L'air de rien, c'est assez limitant. Surtout avec l'explosion des nouvelles technologies. Si certains me trouvent vieux jeu de m'acheter encore des films et des albums musicaux sur support physique, il y a une part de fait que je ne pouvais rien obtenir autrement. Parce que même s'il existe un paquet de cartes pré-payées de toutes sortes de machins, la plupart des abonnements demandent tout de même une vraie carte de crédit pour ouvrir un compte. Il me fallait donc tout le temps quémander. Auprès de ma mère, en premier lieu, de certaines amies aussi quelquefois. L'un dans l'autre, je dirais que j'avais beaucoup le sentiment que si j'étais adulte dans mes responsabilités et mon travail, je ne l'étais pas tout à fait dans ma vie personnelle.

Lorsque j'avais parlé à la responsable de mon dossier au Ministère de l'éducation (je payais mes dettes d'études directement à cet endroit tellement je n'avais pas de crédit), elle m'avait annoncé toute joyeuse, que je pouvais désormais faire une demande de crédit parce que le gouvernement ne s'opposait plus à ce que j'en obtienne. Bon... C'est tout dire. Dire que je n'y croyais pas, est un euphémisme. Par peur de la déception, j'ai repoussé la demande pendant un certain temps. Et puis, je me suis dit que je voudrais bien m'abonner à Bixi pour revenir du travail en vélo. Alors, j'ai osé et obtenu.

J'ai bien l'intention de bien utiliser ce minuscule degré de liberté qui m'est imparti. Je n'ai aucune espèce d'envie de me retrouver à nouveau coincée dans des dettes plus grandes que moi. Mais... Je me suis effectivement abonnée à Bixi (j'attends ma clé avec impatience), j'ai acheté des billets de tennis et je me suis offert un nouvel ordinateur. Pas un bolide de fou super cher, un petit ordi léger comme tout, dont la pile fonctionne et qui ne met pas 10 minutes à démarrer à chaque fois que je veux l'utiliser. D'ailleurs, ma famille a contribué largement à cet achat pas du tout impulsif. C'était mon cadeau d'anniversaire.

Cependant, le plus beau cadeau d'anniversaire que je me suis offert cette année c'est d'entrer enfin complètement dans ma vie adulte puisque je puis désormais m'assumer toute seule. Ça m'aura pris du temps, mais au fond, j'y suis arrivée...

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