dimanche, juin 11, 2017

Sillonner le plaisir

Je crois que j'avais oublié à quel point j'aime faire du vélo au cours des dernières années. Pourtant, je sais de longue date que c'est pas mal le seul sport que je pratique avec plaisir. Adolescente, je passais des journées entières à sillonner les pistes cyclables du nord de l'île avec des amies, faisant ainsi passer le cours d'une journée de fin de semaine, l'air de rien.

C'est un peu comme l'écriture, quand je ne le pratique pas, je me convainc de toutes sortes de façons que ça ne me manque pas, mais dès que je me remets en selle, je ne peux faire autrement que de constater que je me fais très plaisir quand j'avale les kilomètres à coups de pédales.

Lorsque j'ai décidé de m'abonner à Bixi, je me disais que je reviendrais à la maison, lorsque le cœur m'en dirait à vélo, et que ce serait très bien ainsi. J'en suis assez loin. En fait, je crois que j'ai en un mois, rentabilisé mon abonnement. Rien ne me déçoit davantage qu'un matin de pluie quand je ne peux pas enfourcher de bolide pour me rendre au métro Berri. Il me semble alors que la journée part sur des bases qui tanguent.

Évidemment, comme je n'ai pas vraiment pratiqué de sport, quel qu'il soit, durant les dernières années, cette remise en forme, me rendre inévitablement dans le corps. Je refais connaissance avec un certain nombre de muscles que j'avais oublié avec insouciance. Surtout qu'un Bixi, par définition, doit être utilisable par un paquet de personnes ayant des formats fort différents. Comme je ne suis pas très grande, je trouve que les guidons sont très larges. Les muscles de mes épaules itou. Ce qui ne m'empêche pas de récidiver quotidiennement et de redescendre allègrement du Marché Jean-Talon à la maison, même si je dois souvent marcher assez longtemps avant de trouver un vélo pour trouver vélo à mon pied.

Mais hier, je me sentais paresseuse en finissant ma journée. J'ai donc pris le métro au lieu du vélo. Pourtant, il faisait beau, je n'avais donc aucune raison valable, si ce n'est l'espèce d'effervescence que je sentais autour de moi, comme si les différents festivals en cours, ajouté à la foule de la formule 1 composait un joyeux pot-pourri de passants aux comportements routiers, disons aléatoires.

Ce matin, je me sentais bouette et lourde. Je n'étais pas contente de moi parce que j'avais choisi de paresser. Alors j'ai décidé de monter au travail en vélo. N'étant pas complètement maso, j'ai tout de même choisi de marcher jusqu'à la station sur Sherbrooke, il y avait 8 vélos disponibles à ma sortie de la maison. Évidemment, ils s'étaient tous envolés avant mon arrivée, mais j'en ai trouvé un pas tellement plus loin.

Il faisait chaud aujourd'hui. Dire que je suis arrivée au travail en nage, tient de l'euphémisme. N'empêche que je me suis sentie particulièrement énergisée et fière de moi, considérant au bout du compte que d'avoir eu à me passer à peu près trois litres d'eau au visage avant de pouvoir commencer à travailler.

Tout cela pour dire que, franchement, je ne devrais jamais arrêter de faire les choses que j'aime, quelles que soient les raisons que je m'invente pour cesser de les pratiquer. Parce que je me rend invariablement à l'évidence que ces petites choses sont des assises solides pour que je me sente bien. Et, ça, ça n'a pas de prix.

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