Cervelle de spaghettis
Des fois, je me demande
s'il y a effectivement une cervelle dans ma boîte crânienne.
Surtout quand je prends une décision sciemment et qu'une fois que
j'ai les deux pieds dedans, je me demande bien à quoi j'ai penser
avant de la mettre en opération. Par exemple, emprunter la piste
cyclable sur Rachel un samedi soir à 21. Je sais
depuis des années que c'est à peu près le pire endroit où
circuler en vélo au monde, que les portes des voitures s'ouvrent à
n'importe quel moment et que les piétons surgissent constamment sans
aucun égard pour les cyclistes qui l'arpentent.
Je
me suis aussi posé ce genre de question le dernier dimanche de la
présence des Géants, à Montréal. Je m'étais fixé ce jour pour
aller me chercher un nouvelle ordinateur et je n'ai pas penser une
seconde que ce serait plus qu'une mauvaise idée. Bien évidemment,
j'ai vécu un calvaire, par ma propre faute ou celle de mes synapses
qui, à certains moments, refusent de faire des liens de cause à
effet. J'ai quitté la maison à vélo pour rapidement me rendre à
l'évidence que c'était quasiment impossible de circuler. Je l'avais
donc abandonné quelques coins de rues plus loin, décidée à
continuer mon chemin à pied. Je m' rendue de cette manière jusqu'à
la Grande bibliothèque et je jure qu'il y avait de la congestion sur
les trottoirs.
J'avais
laissé tomber mes livres dans la chute prévue à cet effet et je
m'étais dit que le métro était certainement la meilleure solution
pour me rendre au centre-ville. Ben non, toi, ce n'était pas une si
bonne idée. Le quai était bondé comme au pire moment d'une longue
interruption de service, parce que Géants pas Géants, on était sur
l'horaire du dimanche. À force de coups de coude et de pas de
travers, j'avais tout de même réussi à monter dans un wagon pour
me rendre à destination, arrivant sur place quasi échevelée.
La
bannière que j'avais sélectionnée étant davantage connue pour ses
bas prix que pour l'excellence de son service à la clientèle, ça
avait pris un temps fou avant qu'un commis ne vienne me voir. J'avais
pas mal arrêté mon choix, mais je lui avais laissé une chance de
me présenter ses produits. Sauf qu'il avait fait une erreur
monumentale me concernant, je lui avais expliquer mes besoins,
clairement et il avait débuté en me présentant des machines au
prix exorbitant. Quand je lui avait annoncé la limite maximum de mon
budget, il avait chercher l'unique ordinateur qui répondait à cette
limite. En bref, j'avais l'impression qu'il voulait sa commission et
non ma satisfaction.
J'étais
ressortie avec le bolide qui m'avait préalablement fait de l'oeil,
et comme ce n'était pas si pas si léger que cela, j'étais rentrée
en métro. Erreur. Parce que les Géants terminaient leur course
justement à ma station et quand j'y étais arrivée, j'étais
incapable de sortir parce qu'il y avait tellement de gens sur le quai
qui se bousculaient pour rentrer dans le wagon que c'en était
presque un tsunami. On me poussait résolument vers le fond du wagon
jusqu'à ce que je hurle « Laissez sortir les gens tabarnak, et
vous aurez peut-être la chance d'avoir une place! » Ça avait
sidéré juste assez de quidams pour que je puisse m'extirper de la
foule tout en me disant que ma mère ne serait sans doute pas très
fière de mes harangues publiques.
Mais
comme je suis rentrée chez-moi sans autres dommages, je me suis dit
qu'elle me pardonnerait cette incartade.
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