Le retour de tous les dangers
Je suis sortie du travail
par une soirée idéale pour faire du vélo. Par conséquent, c'est
le moyen de transport que j'ai choisi d'utiliser pour rentrer à la
maison. Mon voyage de retour allait en être un de tous les dangers,
ce que je ne pouvais décemment pas deviner avant d'enfourcher le
Bixi.
Une des choses que
j'apprécie de ce moyen de transport, c'est qu'il est très bien
illuminé. Je ne sais pas si vous avez déjà croisé un Bixi la
nuit, mais ce genre de bête brille de tous ses feux des que les
pédaliers sont en mouvement, il est donc particulièrement difficile
de ne pas les voir. Et pourtant, ce soir, j'ai failli me faire
renverser par des voitures trois fois plutôt qu'une et je sais
que les conducteurs m'avaient vue.
Je
suis une cycliste prudente et bien élevée. Je m'arrête aux
lumières rouges et je fais mes stops Souvent je me dis que je suis
bien la seule cycliste de Montréal à en faire autant, si j'exclue
les petites familles qui roulent sur les pistes cyclables, mais elles
sont plutôt rares un mercredi soir après 21heures. Depuis le mois
qui me fait revivre mon plaisir de circuler à dos de vélo, j'ai
choisi un itinéraire largement semé de voies cyclables.
En
empruntant la rue Laurier, dans la voie cyclable, je me suis fait
cavalièrement coupée par une voiture qui a décidé de sauter sur
une place de stationnement disponible sans qu'elle ai même daigné
utiliser ses clignotants. Si j'avais été le moindrement
inattentive, c'en était fait de moi.
Presque
arrivée au parc La Fontaine, une moto a surgi d'une ruelle,
bondissante et tonitruante et est tournée en sens inverse de la
circulation et si je n'avais pas donné un violent coup de guidon à
droite, elle me rentrait dedans de plein fouet. Rendue-là, je me
demandais sérieusement si je n'avais pas un vélo défectueux dont
les lumières ne fonctionnaient. J'ai rapidement été rassurée à
ce sujet, puisqu'en m'engageant dans une petite rue résidentielle
perpendiculaire à la mienne, tous les lampadaires se sont
soudainement éteints. Je me suis retrouvée dans une rue d'un noir
d'encre, qui me faisait penser à la tanière d'un loup, je ne voyais
rien si ce n'était une roue devant moi, gracieuseté des
lumières,très visibles, de mon véhicule.
J'étais
presque arrivée à l'espace de stationnement que j'avais
sélectionner avant de partir, au beau milieu d'une pente abrupte
quand une voiture de livraison s'est stationnée en double à
quelques cents mètres devant moi pendant qu'un gros camion était à
peu près à ma hauteur. J'ai été très heureuse de constater que
les freins de mon véhicule fonctionnaient très, très bien.
J'ai
retenu deux choses de ce périple : premièrement, plus jamais
je n'enfourcherai un vélo sans casque, le mien est désormais
attaché à mon sac à main. Deuxièmement, un moment donné une
fille se dit que les sensations fortes sur le chemin du retour, c'est
bien agréable de temps en temps, mais qu'il y a un moment ou c'est
juste trop.
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