dimanche, juillet 23, 2017

Panne caniculaire

J'avais passé une partie de la soirée à écrire un texte, prenant bien soin de ne pas mettre mon ordinateur sur mes genoux étant donné la chaleur ambiante. Comme pour faire exprès, les mots de la chute m'échappaient complètement faisant en sorte que je ne me résolvais pas à fermer l'écran et donc une source de chaleur bien malvenue dans cette atmosphère de canicule. Mon corps était gourd, mes doigts enflés par la chaleur et je sentais la sueur me couler tout partout comme si j'étais en train de produire un effort incommensurable. De guerre lasse, j'avais abandonné le texte inachevé et j'avais entrepris de me mettre à la lecture avec un succès mitigé parce que l'inconfort dans lequel je me trouvais atténuait ma concentration malgré mes efforts pour atteindre un degré assez limité dans la dépense énergétique.

J'étais donc allée me coucher pas tout à fait de bonne humeur, si ce n'était pas tout à fait de bonne heure, travail de soir oblige. Parce que j'habite le quartier que j'habite, je m'étais fait réveiller par des fêtards vers quatre heures du matin et ça m'avait pris une bonne heure pour me rendormir, après avoir changé mon ventilateur de place deux ou trois fois avant d'arriver à trouver l'angle pour qu'il rafraîchisse mon corps tout en évitant de m'assécher la gorge jusqu'à me faire tousser.

Je m'étais réveillée vers 9 heures, en sueurs, Comme si j'avais passer la fin de ma nuit à courir un marathon. Je sortais d'un rêve dont je ne gardais aucune mémoire, mais cette impression persistante que ce n'était pas du tout agréable. Je me sentais lourde et absolument pas reposée. Assise dans mon lit, je me demandais bien ce qui avait pu me réveiller aussi soudainement. J'avais alors constaté que mon ventilateur s'était éteint. Étant donné son âge vénérable, pour un ventilateur, j'avais supposé qu'il était mort de sa belle mort.

En sortant de ma chambre pour aller à la toilette, j'avais croisé mon colocataire qui m'avait annoncé qu'en réalité, nous n'avions plus d'électricité depuis au moins une heure. Ça vous part mal un matin ça. Pas de café du réveil, pas d'épluchage lent et minutieux des grands titres des journaux sur l'ordinateur, pas de mots-croisés en ligne, pas de petit déjeuner. Pas de douche, parce que franchement, une douche à la chandelle, ne me disait rien qui vaille. Rien que du temps à tuer. Je n'ai aucune espèce d'affinité avec les pannes électriques en ville, c'est bien connu, et ces événements ne faisaient rien pour changer mon impression généralement négative des coupures de courant.

Dire que j'étais alors de mauvais poil tient de l'euphémisme. Comme je travaillais en soirée, il fallait que je me calme les nerfs à vif avant d'arriver au boulot sans quoi j'aurais passablement malmené mes relations de travail et mon service à la clientèle. J'étais donc aller passer le temps dans un restaurant à déjeuners surchargés de touristes allophones et où le service était plus que discutable. J'avais à tout le moins réussi à me caler l'estomac ce qui était déjà un départ potable pour remettre ma journée sur les rails.

Au final, nous avons manqué d'électricité pendant presque 12 heures. Pour une raison assez banale pour que rien ni personne ne juge pertinent de nous expliquer le pourquoi du comment. Je pense que je déteste ce manque d'information presque autant que les pannes électriques elles-mêmes.

Ce n'est pas peu dire.

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