jeudi, juillet 13, 2017

Besoin de vacances?

Il me semble avoir écrit, récemment (genre dans mon dernier texte) que je n'avais pas vraiment besoin de vacances. Eh bien je vous mentais, ou bien je me mentais, c'est selon. Pas tant que mon travail soit trop taxant pour mes moyens, de ce côté, ça va plutôt bien. Il y a, bien entendu, la kyrielle de quidams qui vous saute dessus sans aucune raison valable pour vous enguirlander, mais ça fait partie des risques du métier que je pratique. Ça fait assez longtemps que j'y baigne pour le savoir et ne pas trop m'en faire.

En fait, ce qui m'irrite, cet été, c'est qu'il me semble que je doive aiguiser mes réflexes à la vitesse grand V en toutes formes de circonstances. Peut-être est-ce un effet du vieillissement, ou peut-être que c'est autre chose complètement. Toujours est-il que je me sens complètement dépassée par un manque de civisme généralisé qui semble m'entourer. Il y a quelques soirs, j'effectuais le transfert entre la ligne orange et la ligne verte et lorsque j'ai tourné sur le quai de la gare pour me diriger vers l'endroit où j'aime prendre le train, quand une enfant d'environ trois ans a subitement surgi sous mes pas. Je me suis donc arrêtée pour ne pas l'écraser, mais derrière moi, une jeune femme impatiente, n'avait que faire de comprendre mon arrêt soudain et m'a copieusement engueulée parce qu'elle s'est enfargée dans moi tout en textant furieusement sans regarder vraiment où elle allait. Je n'ai rien dit et ai récolté en retour, le sourire reconnaissant d'un papa qui rattrapait le bras de sa petite fugueuse.

Cependant, je peux vivre avec les foules de piétons sans trop de difficultés. Ce qui me met les nerfs en boules plus que tout, ce sont les cyclistes, dont je suis. Je suis sans doute pas mal nunuche, sauf que comme je l'ai déjà mentionné dans ces pages, je suis le code de la route : sauf que je crois bien être la seule foutue cycliste à le faire. À Montréal en tout cas. Aujourd'hui, je suivais/précédais une femme qui brûlait tous les stops et les feux de circulation, tout en adoptant, entre deux la vitesse d'une tortue handicapée et qui maugréait sans arrêt à chaque fois que je respectais un arrêt obligatoire.

Le pire du pire par ailleurs, c'est l'Avenue du Mont-Royal. Il n'y a pas un maudit chat, cycliste ou piéton, qui respecte en aucune façon le code de la route à cet endroit précis. Ma lumière est verte, très verte, et partout autour de moi surgissent piétons et cyclistes comme si les rues n'en étaient pas. J'ai beau me trouver des itinéraires comportant des feux de circulation, il ne me sont d'aucune espèce d'utilité, c'est la jungle la plus totale et je suis quotidiennement surprise que cette avenue ne fasse pas davantage de morts. Joual vert, tout le monde sait ce qu'un feu rouge veut dire, en tout cas tout le monde ayant atteint l'âge de raison. J'ai parfois envie d'oblitérer cette rue du paysage montréalais tellement les gens qui y circulent ne savent pas vivre, mais je me passe souvent la réflexion que si ça arrivait, les délinquants du code de la route trouveraient bien une autre artère pour être complètement inconscients.

Bref, j'ai le sentiment oppressant qu'à tous les jours ma patience civique s'amenuise à chaque battement de cœur tandis que mon impatience grandit au même rythme. Ce qui me fait croire que des vacances, j'en ai besoin, ou à tout le moins de sortir du rythme effrénée de la ville sans quoi, je vais virer complètement folle, je vous le garanti.

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