Je ne perdais rien pour attendre
Je sais bien que j'ai été
en vacances il n'y a pas si longtemps, mais je crois que les
festivités du 375e anniversaire de Montréal commencent à me peser.
Je vis depuis des semaines dans l'oeil du cyclone et les activités
saupoudrées de désagréments se succèdent sans relâche autour de
chez-moi. Par conséquent, mon sommeil en est atteint ne serait-ce
que parce que les différents travaux d'aménagement des sites
commencent généralement tôt et se terminent tard.
Bref, j'avais une petite
journée de congé à la fois de travail et de construction autour de
la maison quand j'ai reçu l'appel que personne ne veut avoir; des
punaises de lit avaient été localisées dans l'immeuble. Fini donc
la journée de congé. J'avais l'impression d'avoir à déménager à
moins de 24 heures d'avis avec une énorme dose de lavage à faire en
sus. Je suis bonne dans les déménagements, j'ai un super sens de
l'organisation et des priorités, sauf que d'habitude je sais depuis
quelques temps déjà que j'aurai un sport extrême à pratiquer;
alors je peux me faire à l'idée et commencer tranquillement à
faire le tri.
Dans le cas qui nous
occupe, le tri s'est fait à la vitesse grand V. J'ai déménagé des
vêtements d'un appartement à l'autre pendant des années sans
jamais les porter une fois rendue à l'autre domicile. Pourquoi? Sans
doute un peu par nostalgie, sans doute aussi par paresse. Mais quand
tu penses qu'il y a probablement des bestioles indésirables dans tes
chiffons, tu hésites un peu moins à tout envoyer à la poubelle,
surtout quand tu sais pertinemment qu'une bonne moitié de cette
accumulation sur des années est rende tellement usée que les donner
n'apporterait strictement rien à personne. Je me suis découvert une
quantité assez effarante de trucs dont les élastiques étaient
tellement vieux qu'ils craquaient sous mes doigts.
Et, comme de bien
entendu, non seulement est-ce que je devais m'activer furieusement
pour arriver à dégager tous les murs de l'appartement dans les
délais impartis avant l'arrivée des exterminateur, mais ma tête
s'est mise de la partie et ça me grattait de partout. Pourtant, je
sais que je suis un buffet à moustiques et je n'avais noté aucune
piqûre correspondant à celles des punaises de lit, j'aurais donc dû
pouvoir me rassurer et faire taire les manifestations exacerbées de
mon subconscient. Mais rien n'y faisait : je suais ma vie en
faisant le ménage et toutes les surfaces de ma peau me démangeaient.
Au final, il y avait bien
des pensionnaires indésirables dans l'immeuble, mais assez peu, le
problème aurait été pris à temps selon l'exterminatrice fort
compétente qui s'est déplacée ici. Notre logement en était
exempt. Nous en étions bien soulagés, mon colocataire et moi. Mais
en même temps, je savais bien que je perdais rien pour attendre
depuis des années, puisque ça fait plus de vingt ans que j'habite
en appartement et que bon, si je me fie à ce que j'en ai lu, ces
bibites se multiplient à une vitesse folle et qu'elles ne font pas
de discrimination quand aux humains avec lesquels elles décident de
cohabiter.
En somme, je me dis que
j'ai payer ma dette à la chance pour un petit bout que je peux
souffler au moins pour quelques mois puisque l'immeuble est
maintenant bien protégé et qu'après je pourrai compter sur l'hiver
pour me protéger.
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