jeudi, août 10, 2017

Je ne perdais rien pour attendre

Je sais bien que j'ai été en vacances il n'y a pas si longtemps, mais je crois que les festivités du 375e anniversaire de Montréal commencent à me peser. Je vis depuis des semaines dans l'oeil du cyclone et les activités saupoudrées de désagréments se succèdent sans relâche autour de chez-moi. Par conséquent, mon sommeil en est atteint ne serait-ce que parce que les différents travaux d'aménagement des sites commencent généralement tôt et se terminent tard.

Bref, j'avais une petite journée de congé à la fois de travail et de construction autour de la maison quand j'ai reçu l'appel que personne ne veut avoir; des punaises de lit avaient été localisées dans l'immeuble. Fini donc la journée de congé. J'avais l'impression d'avoir à déménager à moins de 24 heures d'avis avec une énorme dose de lavage à faire en sus. Je suis bonne dans les déménagements, j'ai un super sens de l'organisation et des priorités, sauf que d'habitude je sais depuis quelques temps déjà que j'aurai un sport extrême à pratiquer; alors je peux me faire à l'idée et commencer tranquillement à faire le tri.

Dans le cas qui nous occupe, le tri s'est fait à la vitesse grand V. J'ai déménagé des vêtements d'un appartement à l'autre pendant des années sans jamais les porter une fois rendue à l'autre domicile. Pourquoi? Sans doute un peu par nostalgie, sans doute aussi par paresse. Mais quand tu penses qu'il y a probablement des bestioles indésirables dans tes chiffons, tu hésites un peu moins à tout envoyer à la poubelle, surtout quand tu sais pertinemment qu'une bonne moitié de cette accumulation sur des années est rende tellement usée que les donner n'apporterait strictement rien à personne. Je me suis découvert une quantité assez effarante de trucs dont les élastiques étaient tellement vieux qu'ils craquaient sous mes doigts.

Et, comme de bien entendu, non seulement est-ce que je devais m'activer furieusement pour arriver à dégager tous les murs de l'appartement dans les délais impartis avant l'arrivée des exterminateur, mais ma tête s'est mise de la partie et ça me grattait de partout. Pourtant, je sais que je suis un buffet à moustiques et je n'avais noté aucune piqûre correspondant à celles des punaises de lit, j'aurais donc dû pouvoir me rassurer et faire taire les manifestations exacerbées de mon subconscient. Mais rien n'y faisait : je suais ma vie en faisant le ménage et toutes les surfaces de ma peau me démangeaient.

Au final, il y avait bien des pensionnaires indésirables dans l'immeuble, mais assez peu, le problème aurait été pris à temps selon l'exterminatrice fort compétente qui s'est déplacée ici. Notre logement en était exempt. Nous en étions bien soulagés, mon colocataire et moi. Mais en même temps, je savais bien que je perdais rien pour attendre depuis des années, puisque ça fait plus de vingt ans que j'habite en appartement et que bon, si je me fie à ce que j'en ai lu, ces bibites se multiplient à une vitesse folle et qu'elles ne font pas de discrimination quand aux humains avec lesquels elles décident de cohabiter.

En somme, je me dis que j'ai payer ma dette à la chance pour un petit bout que je peux souffler au moins pour quelques mois puisque l'immeuble est maintenant bien protégé et qu'après je pourrai compter sur l'hiver pour me protéger.

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