Perséïdes en septembre
Nous avions
collectivement oublié de prendre rendez-vous pour l'observation
annuelle des Perséides. Évidemment, lorsque l'un d'entre nous s'est
manifesté, il ne restait que quelques jours avant le début de
l'événement, qui n'est pas si long et comme de bien entendu, il
n'est pas si facile de trouver un moment ou 6 adultes ayant une vie
active, sont capables de se trouver une disponibilité avec un
préavis aussi court. Bref, nous avions mis une croix sur notre
activité estivale, mais on s'était dit qu'à la mi septembre
c'était l'anniversaire de Lew et qu'on pourrait déplacer l'activité
à cette date. Étrangement, ça été super facile d'être toutes
disponibles à cette date.
On s'était donc rendues
à la campagne par une chaude journée d'été, une des plus belle de
la morne saison qui s'achevait sur des souvenirs de grisailles un peu
trop fraîches pour que nous puissions dire que nous avions eu un bel
été. Malgré le fait que nous ne rencontrons pas bien souvent, la
voiture qui emportait trois d'entre nous au lieu du rendez-vous
n'avait pas encore atteint les rives de l'autoroute que nous étions
déjà largement prises dans les dédales de sujets profonds, vrais
et sans aucune forme de bémols pour en adoucir les angles. Ça
change agréablement de toutes les fois où nous sommes en
représentation dans nos vies et de de répondre sincèrement à la
sempiternelle question factice « comment ça va? »
pourrait avoir des effets contre productifs, si je puis m'exprimer
ainsi.
Arrivée à destination,
sans aucune surprise, on s'était retrouvées devant un repas
improvisé, préparé et mangé sur le tard, à la bonne franquette,
comme si c'est totalement à la dernière minute. Nous étions sortis
de table autour de 22 heures et on s'était décidé à se faire un
feu en plein air, histoire de profiter de cette belle soirée d'été
à la campagne. Pour ma part, c'était ma première sortie rurale de
l'été, et le fait d'être loin des festivités du 375ème de
Montréal qui m'ont enclavée entre les murs de ma résidence depuis
presque trois mois, me faisait un bien fou.
Ont s'était donc
rassemblée en arc de cercle autour du foyer extérieur, à boire
sans excès et à se parler, mais surtout à s'écouter. Comprenant
sans doute mieux dans les silences et les non-dits l'étendue des
évolutions, embûches, accros, tournants, réussites et autres
considérations que ce que les meilleurs descriptions auraient pu
nous apprendre. Et surtout en oubliant de temps à autres de nourrir
la conversation pour regarder les étoiles, même si celles-ci ne
nous filaient pas au-dessus de la tête, sans que qui que ce soit
n'ait eu l'idée de s'en sentir mal à l'aise.
Terrassée par la
fatigue, j'avais regardé ma montre presque par réflexe, et je
m'étais aperçue que j'étais presque levée depuis 24 heures.
J'avais alors annoncé que je rendais les armes et les autres avaient
suivi le mouvement vers le sommeil. Le matin était évidemment
arrivé trop tôt, nous remémorant les réveils d'autrefois ben
lendemain de veille, sans les inconvénients que nous en ressentions
à l'époque. On avait laissé le brunch s'étirer comme si le matin
n'avait pas d'avenir, pour mordre dans chaque seconde.
Et on s'était séparés
en se disant que l'importance de nos traditions n'était certainement
pas de les tenir à date fixe mais plutôt de ne jamais oublier
d'être intègres et sans trop de filtres les uns avec les autres et
de profiter de ces parenthèses dans lesquelles on peu simplement
être bien.
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