dimanche, septembre 17, 2017

Perséïdes en septembre

Nous avions collectivement oublié de prendre rendez-vous pour l'observation annuelle des Perséides. Évidemment, lorsque l'un d'entre nous s'est manifesté, il ne restait que quelques jours avant le début de l'événement, qui n'est pas si long et comme de bien entendu, il n'est pas si facile de trouver un moment ou 6 adultes ayant une vie active, sont capables de se trouver une disponibilité avec un préavis aussi court. Bref, nous avions mis une croix sur notre activité estivale, mais on s'était dit qu'à la mi septembre c'était l'anniversaire de Lew et qu'on pourrait déplacer l'activité à cette date. Étrangement, ça été super facile d'être toutes disponibles à cette date.

On s'était donc rendues à la campagne par une chaude journée d'été, une des plus belle de la morne saison qui s'achevait sur des souvenirs de grisailles un peu trop fraîches pour que nous puissions dire que nous avions eu un bel été. Malgré le fait que nous ne rencontrons pas bien souvent, la voiture qui emportait trois d'entre nous au lieu du rendez-vous n'avait pas encore atteint les rives de l'autoroute que nous étions déjà largement prises dans les dédales de sujets profonds, vrais et sans aucune forme de bémols pour en adoucir les angles. Ça change agréablement de toutes les fois où nous sommes en représentation dans nos vies et de de répondre sincèrement à la sempiternelle question factice « comment ça va? » pourrait avoir des effets contre productifs, si je puis m'exprimer ainsi.

Arrivée à destination, sans aucune surprise, on s'était retrouvées devant un repas improvisé, préparé et mangé sur le tard, à la bonne franquette, comme si c'est totalement à la dernière minute. Nous étions sortis de table autour de 22 heures et on s'était décidé à se faire un feu en plein air, histoire de profiter de cette belle soirée d'été à la campagne. Pour ma part, c'était ma première sortie rurale de l'été, et le fait d'être loin des festivités du 375ème de Montréal qui m'ont enclavée entre les murs de ma résidence depuis presque trois mois, me faisait un bien fou.

Ont s'était donc rassemblée en arc de cercle autour du foyer extérieur, à boire sans excès et à se parler, mais surtout à s'écouter. Comprenant sans doute mieux dans les silences et les non-dits l'étendue des évolutions, embûches, accros, tournants, réussites et autres considérations que ce que les meilleurs descriptions auraient pu nous apprendre. Et surtout en oubliant de temps à autres de nourrir la conversation pour regarder les étoiles, même si celles-ci ne nous filaient pas au-dessus de la tête, sans que qui que ce soit n'ait eu l'idée de s'en sentir mal à l'aise.

Terrassée par la fatigue, j'avais regardé ma montre presque par réflexe, et je m'étais aperçue que j'étais presque levée depuis 24 heures. J'avais alors annoncé que je rendais les armes et les autres avaient suivi le mouvement vers le sommeil. Le matin était évidemment arrivé trop tôt, nous remémorant les réveils d'autrefois ben lendemain de veille, sans les inconvénients que nous en ressentions à l'époque. On avait laissé le brunch s'étirer comme si le matin n'avait pas d'avenir, pour mordre dans chaque seconde.

Et on s'était séparés en se disant que l'importance de nos traditions n'était certainement pas de les tenir à date fixe mais plutôt de ne jamais oublier d'être intègres et sans trop de filtres les uns avec les autres et de profiter de ces parenthèses dans lesquelles on peu simplement être bien.

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