Pâté chinois
Honnêtement, Montréal
375, je commence à en avoir plein mon casque. J'appréhendais le
festival de la fierté gay sous mes fenêtres, et bien, je peux
affirmer sans exagération que mes appréhensions étaient sans
commune mesure avec la réalité : c'est bien pire que ce que
que je croyais.
D'abord, il a pleins de
rues qui sont fermées à des heures bizarres et même les piétons
doivent faire des détours. Les commerces du voisinage connaissent
des heures de pointe à des moments improbables et imprévus, sans
doute très bons pour leurs affaires, mais tout à fait désagréables
pour les habitants du quartier.
Avant d'aller plus loin,
je me dois de souligner que la sécurité assurée sur le site et
dans les environ est particulièrement efficaces; dès l'heure de
tombée des activité, tous les festivaliers sont dispersés dans
l'ordre, le bruit cesse beaucoup plus tôt que lors des feux
d'artifices ou autres activités du genre. Et si certains d'entre eux
sont éméchés, nous n'en avons aucune conscience.
Mais aujourd'hui, c'est
le bout du bout pour ma patience déjà largement malmenée. Depuis
le début de l'après-midi c'est le T-Dance Beach Party.
Le nom dit exactement ce que c'est. Du gros Dance
très bruyant et parfaitement insupportable. Je n'ai jamais été fan
de ce genre de musique. Mon cœur est resté collé dans les années
80 et je préfère de loin la musique disco pour me laisser aller sur
des rythmes endiablés. Rien pour me plaire donc. Surtout que depuis
des années, je ne peux faire autrement que de penser
systématiquement en terme de steak et de patate ce type de rythme.
Il
y avait cette fille, à l'université, que je trouvais très drôle.
Je la connaissais pas le biais de la ligue d'impro surtout, mais nous
étudions à la même faculté, alors on se croisait régulièrement
sur le campus. On s'était retrouvée un jour, dans un quelconque
party étudiant dans un bar que nous ne fréquentions ni l'une ni
l'autre. Un moment donné, il n'y avait plus qu'elle et moi, ou
presque autour de la table, parce que danser ne nous disait
absolument rien. Et c'est là qu'elle m'avait expliquer, preuve à
l'appui (c'est-à-dire qu'elle m'avait chanté sa théorie sur l'air
qui jouait à ce moment-là) que selon elle la musique dance, se
résumait à du steak pis des patates. Qu'on pouvait chanter
n'importe quelle de ces pièces en suivant le rythme sur ces mots :
« du steak, du steak, du steak, des patates, du steak ».
Je suis en train de le faire en écrivant et je jure que ça
fonctionne.
Rien
pour me faire aimer le genre, tout pour me le rendre désagréable,
sauf qu'au moins je peux en rire ne me disant que ce qui se passe
sous mes fenêtre, c'est au fond, le festival du pâté chinois...
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