mercredi, septembre 06, 2017

Une belle journée de vacances

La journée avait bien commencé. Le soleil était radieux, la température chaude et humide comme on peut l'espérer quand on voyage dans les tropiques. Le catamaran qui amenait les touristes faire de la plonger en apnée était assez rempli pour créer des rencontres agréables, mais pas assez pour que les passagers se sentent empilés les uns sur les autres. La plupart des gens étaient simplement heureux d'être en mer, de voguer sur le turquoise si particulier de ces latitudes, mais un couple semblait déterminer à en profiter jusqu'à la dernière goutte, c'est-à-dire en étant le plus soûls possible.

Cela ne faisait pas deux heures que le bateau avait quitté terre que déjà, ils avaient bu la moité des bières disponibles et s'étaient approprié une bouteille de rhum qu'ils descendaient au goulot en s'aspergeant et se léchant l'un l'autre comme s'ils étaient en représentation et surtout comme si ce genre de démonstration pouvait intéresser le reste des vacanciers. Entre deux excès d'intimité, ils se livraient, sans en demander l'autorisation, à la moindre oreille disponible, racontant les tenants et les aboutissants de leurs vies privées. Ainsi tous savaient qu'ils avaient eu, pas ensemble, des enfants très jeunes, qu'elle travaillait plus où moins, et lui de même, en fait il racontait à qui voulait l'entendre, et à ceux qui ne voulaient pas, qu'il vendait de la drogue.

Elle répétait sans cesse que son nom venait d'une chanson et qu'elle avait échapper à pire tout en invitant les autres couples présents à venir les rejoindre à leur hôtel après l'excursion pour un petit échange de couple. Elle se permettait aussi d'ajouter, entre deux rire et deux gorgées d'alcool, de faire bien attention à son homme qui était déjà chaud, parce que quelquefois en de telles circonstances, les coups pleuvaient.

Dans le car qui ramenait tous les touristes à leur point d'ancrage respectifs, elle hurlait en se tapant la poitrine, réclamant câlins et bisous à tous les hommes en présence, sous le regard admiratif du sien. Mais à force d'insistance et de gestes déplacé, elle s'était retrouvée à se battre avec un gars à sa descente de l'autobus. Selon, elle, c'était parce que le gars était trop soûl pour avoir de l'humour. Selon à peu près tous les témoins, c'était plutôt l'inverse.

Non contente de sa journée d'excès, après s'être douchée, elle s'était imposée dans un groupe de femmes, buvant son vin à même la bouteille, tandis que son homme s'était écroulé, comme mort dans le lit. Elle, elle avait trouvé des oreilles sympathiques, compatissantes, ce qui lui permettait d'arranger les vérités selon son point de vue. En résumé sa vie avait été difficile et elle n'en était en aucune façon responsable.

Elle avait terminé sa soirée en accueillant les nouveaux arrivants masculins de l'hôtel à coups de câlins presque larmoyants et en vérifiant, auprès au moins un d'entre eux, physiquement, l'état de ses couilles. Très tard dans la nuit, elle avait été reconduite à sa chambre, sans autre heurt.

Et pour le reste des vacances, elle avait soigneusement éviter de parler à quiconque, se faisant le plus petite possible et ignorant ostensiblement les femmes qui lui avaient été sympathiques, malgré toutes les perches que ces dernières avaient continuer de lui tendre.

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