Bras de plomb
Je me suis étiré le
ligament reliant mon épaule gauche à mon bras. Rien de bien grave,
sauf que...
C'est arrivé à la fin
de la journée de vendredi. Un faux mouvement qui m'a tout de suite
fait sentir que quelque chose clocherait. Comme je fermais le
magasin, et que les horaires d'ouverture des pharmacies qui sont sur
mon itinéraire sont les mêmes que ceux du magasin, je ne pouvais
pas me procurer de relaxant musculaire ce jour-là. Évidemment, je
n'en avais plus à la maison.
Bref, je me suis couchée
avec un peu d'acétaminophène et après avoir appliqué une crème
analgésique, mais sans plus. Au réveil samedi, j'avais l'impression
d'avoir un bras de plomb. Lourd et gourd. Tous mes mouvements étaient
gangrenés par la douleur. Prendre ma douche a été une épreuve aux
limites de l'intolérable. Et je ne pouvais pas prendre de relaxant
musculaire avant d'aller travailler parce que comme je ne prends que
très rarement ce genre de truc, j'ai la confusion omniprésente
quand je me décide à en avaler. Et ce n'est pas tout à fait une
bonne idée dans le service à la clientèle.
J'ai donc pris mon mal en
patience, c'est le cas de le dire, pour affronter ma journée au
boulot. Heureusement, les employés ont été très compréhensifs et
m'ont beaucoup aidée à accomplir des tâches simples pour
lesquelles on ne s'aperçoit pas souvent que ça prend deux bras pour
les effectuer. Fermer une grille et poser un cadenas par exemple. Je
me suis retrouvée accroupie devant ledit cadenas, morte de rire
parce que j'étais incapable de soulever ce dernier pour y insérer
la clef correspondante. Quelqu'un est rapidement venu à ma rescousse
et les lieux ont été correctement sécurisés.
Beaucoup de gens que j'ai
croisé hier, s'inquiétaient un peu de ma santé, se demandant s'il
ne fallait pas que je consulte pour mon problème, ce qui m'a
beaucoup touchée. Mais je me disais, que je commencerais par essayer
le relaxant musculaire avant de décider d'aller passer une matinée
en clinique sans rendez-vous.
Sitôt arrivée à la
maison,donc, j'ai avalé la pilule et quelques instants plus tard,
j'ai senti deux choses : premièrement, que quelque chose se
décoinçait dans la région de mon épaule gauche répandant une
espèce de chaleur autour du nœud que la douleur formait
jusqu'alors. Deuxièmement, la confusion que je redoutais tant a fait
une apparition tonitruante. Mon cerveau voyageait dans des flous qui
ne me plaisent que très peu. En essayant de lire, je me suis rendu
compte que je ne retenais pas un traître mot, j'ai alors décidé
d'écouter un film, mais je ne me souvenais plus de l'histoire quand
je me suis réveillée ce matin.
N'empêche que je suis
très contente d'avoir retrouver la mobilité de mon bras, entre
autres parce que je suis à nouveau capable de poser les doigts de ma
main gauche pour écrire. Ce qui, disons le, aurait été une
conséquence plus que nuisible à une très bête accident de fermage
de porte...
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