Novembre délavé
Il me semble que j'ai la
cervelle à « délavé » depuis quelques temps. Je crois
que c'est un effet direct novembre. Faut bien que je me trouve un
coupable et, franchement, ce mois me semble tout désigné.
Pour faire changement,
j'ai un gros rhume de novembre, il me semble que ça m'arrive
souvent. En tout cas, c'était le cas l'an dernier parce que je me
rappelle tout à fait que j'ai fait l'ouverture de la succursale dans
un état proche de la catatonie quand je ne toussais pas à en perdre
haleine. Pareil cette année. J'en suis à la période de la toux
infinie qui n'est certainement pas aidée par un environnement de
travail particulièrement sec.
Et puis, je suis atteinte
par la baisse de luminosité. Y-a rien à faire, à tous les ans
c'est la même chose, je me sens un peu plus fatiguée que
normalement quand les jours se raccourcissent à vue d’œil. Bien
évidemment, je ne vais pas trop me prélasser tranquillement dans un
espace public pour lire ou juste observer les gens parce qu'il fait
trop froid, trop mouillé ou les deux. Je sais que pour les deux
prochains mois, mes trajets aller-retour entre la maison et le
travail se feront à la noirceur et ça a une incidence, si ce n'est
une influence, sur ma bonne humeur naturelle.
C'est aussi la période
de l'année pendant laquelle je dois mettre ma cervelle en recherche
de solutions au travail. Parce que si décembre est le moment dans
l'année qui voit les consommateurs se bousculer dans les commerces
pour arriver à Noël en même temps que tout le monde, les
casse-têtes logistiques de la mise en marché des quantités
mirobolantes d'un seul articles ou d'une augmentation sidérante de
titres différents dans un secteurs, c'est en novembre que ça se
fait. Et mon travail, du moins, une partie de mon travail, c'est
justement de trouver les solutions de ces casse-têtes afin que le
magasin ait un petit air guilleret et accueillant. Résultat, mes
rêves sont peuplés de cubes, de déplacement de stock et tutti
quanti.
Par conséquent, ma
cervelle est rendue pas mal au bout de ses capacités
intellectuelles. Elle me fait la moue de l'intérieur de ma boîte
crânienne. Heureusement, c'est aujourd'hui le dernier jour de
novembre, bientôt, tout bientôt, les clients seront un peu plus
fébriles, les enfants un s'exciteront davantage pour des riens, il y
aura alors autour de moi un brin de magie supplémentaire me laissant
croire que je suis un peu un lutin de Noël, alors je sais que ma
fatigue s'amenuisera d'elle-même parce que je passerai la plupart de
mes heures de travail à conseiller toutes sortes de livres pour un
public diversifié. Et je terminerai ma course, le 24 décembre
autour de ma Terre du milieu, bien heureuse d'y être enfin arrivée.
Libellés : Digressions