Joyeux Noëls
J'ai eu un parcours
scolaire assez différent de celui de la majorité des gens qui
m'entouraient et ce, dès le primaire. En effet, en troisième année
j'ai changé d'école ce qui m'a amenée à fréquenter un milieu
d'où étaient exclus la plupart de mes voisins. Je ne croyais plus
au Père Noël à l'époque, n'empêche que j'ai été plongée dans
un environnement où les contes de fées avaient une importance et
une prépondérance à des lieues de ce à quoi j'avais été
habituée.
Ce faisant, j'ai été
plongée dans toutes sortes de traditions de Noël que j'ignorais
jusqu'alors. À l'école comme à la maison. Il y avait bien sûr, la
grande spirale de l'Avent, dont j'ai parlé il y a quelques jours, et
celle-ci se matérialisait à la maison sous la forme d'une belle
couronne à quatre chandelles. Le dimanche, nous allumions les
chandelles des semaines précédentes et celle de la semaine en cours
et maman nous lisait des histoires magnifiques sur la préparation de
l'Avent. Il y avait certes un certain côté spirituel ou mystique
dans ce rituel, mais c'était à des kilomètres des doctrines de
l'Église catholique quoique inspiré par elle, dans une certaine
mesure.
À l'école, il y avait
la Sain-Nicolas, avec le grand monsieur à barbe blanche et le Père
Fouettard qui se présentaient devant les enfants. Nous avions tous
un peu peu de nous faire tancer par le Père Fouettard, même si au
bout du compte ses victimes en étaient quittes pour quelques
remontrances bien senties qui n'allaient pas beaucoup plus loin.
Mais surtout, nous
fabriquions nous même un calendrier de l'Avent. C'était un travail
d'orfèvre de faire de petits dessins qui devaient s'ajuster à la
perfection au portes que l'on découperait plus tard sur l'aquarelle
qui illustrait le dessus du calendrier. Je n'étais pas la meilleure
à cet exercice, beaucoup dans ma classe avaient un talent supérieur
au mien tant en peinture, qu'en dessin où en précision dans la
découpe. Cependant, j'ai aimé ces calendriers bien plus que tous
ceux remplis de petits ou gros présents que mes amis et
connaissances pouvaient avoir. J'avoue qu'il n'y avait pas pour moi
de grandes surprises derrière les porte, je savais bien ce que
j'avais dessiner, mais il y en avait pour le reste de la famille, ce
qui me suffisait bien amplement.
Toutes ces choses
faisaient en sorte de mettre nos cœur à l'ambiance de la fête, une
belle et longue préparation qui parlait d'amour et de partage. Cela
ne pouvait faire autrement que de rendre ces Noëls d'enfance,
heureux et joyeux.
Aujourd'hui, prise comme
je le suis dans le commerce de détail, je me mets en le cœur en
fête en pensant aux enfants de mon entourage qui s'émerveillent
devant les lumières et la beauté et j'attends avec impatience le
moment ou nous seront tous à table à parler en groupes élargis ou
restreints de tout ce que l'année qui s'achève nous aura apporté,
parce que c'est encore à mon sens, la plus belle partie de Noël.
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