Coincée!
J'ai écouté avec
attention les deux émissions de récits de Serge Bouchard en fin de
semaine. J'ai aimé les contes et les conteurs d'aussi loin que je me
souvienne. Alors, bien entendu, si on m'offre une telle occasion de
me plonger dans l'Histoire, celles de gens que celle-là néglige
trop souvent; je me vautre dedans. Avec la bise intempestive qui nous
enveloppe depuis le début de l'année, presque sans relâche, les
récits d'innovateurs qui ont travaillé si fort pour nous permettre
de nous aménager une vie dans l'hiver, me donnait une impression de
douce ironie.
Surtout que je venais
tout juste de vivre un épisode m'apprenant, à la dure, que cette
saison a toujours des surprises dans sa manche.
Fin de journée au
magasin un vendredi soir de grand froid. Les employés ont tous
quitté et je termine ma tournée générale pour m'assurer que
toutes les issues sont bien verrouillée. Devant le clavier du
système d'alarme, je m'aperçois que la porte est restée coincée
dans la neige. Je courre donc chercher la pelle afin de dégager
ladite porte. Une fois ceci fait, j'arme le système et j'appuie sur
la poignée pour sortir. Rien ne bouge. Derrière moi, le système
égrène les secondes et je commence à avoir des sueurs froides.
Avant d'entendre le grand hurlement, j'arrête le système et je
tente à nouveau d'ouvrir la porte. Je suis coincée à l'intérieur.
Dans le magasin, il fait
très noir. La seule lumière qui reste allumée pour la nuit est
celle du portique principal. C'est donc à cet endroit que je me
rends, que j'ouvre les grilles et déverrouille la porte coulissante.
Je sors dans le froid et essaie d'ouvrir la fichue porte de sortie
par l'extérieur. Miraculeusement, je réussi. Je rentre donc, je
retourne fermer les grilles et la porte coulissante, j'arme le
système et tente de sortir et je me retrouve à nouveau coincée
dans le magasin.
J'étais découragée. Je
n'avais pas du tout envie de passer la nuit dans le magasin. Mes
autres options de sortie étaient presque nulles étant donné du
court délais de sortie du système. J'ai donc appelé mon boss. À
deux, on essayais de trouver le meilleur moyen de me faire sortir du
magasin quand il a eu l'idée que je puisse bloquer le loquet en
position ouverte avant de laisser la porte se refermer pour armer le
système. Rebelote avec la porte principale et la grille. De
L'extérieur, je réussi à nouveau à entrer par la porte de
service. Coincé le loquet par contre, relevait du défi olympique.
La serrure et le loquet était gelé. J'étais franchement contente
d'être fumeuse et d'avoir un briquet sous la main parce qu'il m'a
fallut chauffer la clef et la fichue serrure pour arriver à la
bloquer.
J'ai finalement refais
toutes les étapes de la fermeture et fini par armer le système en
pouvant me glisser dehors par la suite. 21 minutes d'essais et
d'erreurs pour sortir du magasin, j'ai trouvé cela un peu fort de
café. Je crois que je n'ai jamais été aussi soulagée que lorsque
j'ai vu le penne se refermer sous ma clef, assurant ainsi ma sortie
et que je courre jusqu'au métro Jean-Talon à vitesse grand V.
Heureusement que j'aime
l'hiver, parce que sans cela, cette anecdote serait certainement
suffisante pour me faire déménager vers d'autres cieux...
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