Frousse mouillée
J'ai eu la malheureuse
idée, aujourd'hui, de quitter le travail à 17 heures tapantes. Ça
ne m'arrive jamais étant donné que nos quarts de travail se
terminent toujours à la demie de l'heure. Mais bon, je voulais finir
ce que j'avais commencé et aussi souhaiter bon voyage à une
collègue qui entamera demain un voyage qui ne sera certainement pas
de tout repos pour elle. Bref, j'ai traîné et je suis sortie à la
mauvaise heure, c'est-à-dire en même temps que tout le monde.
Résultat; je me suis
retrouvée prise dans des foules sans commune mesure avec celles que
je fréquente quotidiennement à tous les points de mon trajet
jusqu'à la maison. Évidemment, le métro était bondé, les gens
pressés et globalement désagréables. J'ai reçu plus de coups
sacs-à-dos au visage dans un seul transport que dans toute l'année
écoulée, je crois.
Et l'épicerie faisait
bonne mesure. Toutes les allées étaient pleines, aucun chariot ni
panier n'était disponible, j'ai donc du jouer à l'équilibriste
avec les trucs dont j'avais besoin avant de me présenter aux caisses
en essayant d'éviter les passants pressés qui coupaient constamment
la file tandis que j'attendais patiemment mon tour.
N'ayant aucune espèce
d'envie de me promener dans les piscines de gadoues qui décorent
actuellement les rues de Montréal, je suis grimpée dans l'autobus
qui remonte De Lorimier malgré le fait qu'il soit tellement plein
que je n'ai pas pu me rendre plus loin que le chauffeur. Le trajet
n'étant pas bien long jusque chez-moi, je préférais de loin cet
entassement intempestifs aux dangers potentiels des trottoirs
glissants et des coins de rues immergés sous deux pieds d'eau.
J'exagère à peine.
Mais voilà qu'en sortant
de l'autobus, j'ai senti mon sac-à-main retomber sur ma hanche,
tandis que son poids, ou plutôt l'absence de poids sonnait une
alarme dans ma cervelle. Je n'ai pas attendu d'être arrivée à la
maison pour vérifier mon impression : il ne restait dans mon
sac que mes clefs. Pas de porte-monnaie. J'ai tout de suite pensé
que j'avais pu l'oublier à l'épicerie et je faisais des messes
basses en parcourant les quelques mètres jusqu'à ma porte pour que
personne n'ai eu l'idée de se l'approprier.
La première chose que
j'ai fait en rentrant a donc été d'appeler à l'épicerie, mais
personne n'avait vu mon porte-monnaie. Ce n'est certes pas la
première fois que je perds cet objet. J'ai donc commencé par me
calmer en me parlant des étapes à suivre lorsque ce genre de
désagrément arrive. Premièrement, vider tous les sacs qu'on a sur
soi et toutes ses poches. Ce que j'ai donc entrepris pendant que le
chat de la maison me miaulait son mécontentement de ne pas me voir
me ruer sur son bol pour le nourrir.
Grand bien m'en fit. Je
n'avais pas perdu ni m'étais fait voler mon bien, je l'avais rangé
dans le sac d'épicerie plutôt que dans le sac-à-main. Rien d'autre
qu'une petite étourderie.
Mais des fois les
étourderies donnent des sueurs froides, pas agréables du tout.
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