dimanche, février 04, 2018

Un pas en arrière

J'ignore combien de personnes habitant au Québec cet hiver qui ne sait pas que les routes sont dangereuses cet hiver, la première idée que j'avais était en fait les routes sont de la marde, mais ça a l'air qu'il y a encore des innocents qui ne savent pas que la conduite est un privilège et que ça impose quelques responsabilités.

Je suis une piétonne peureuse, une cycliste prudente et une automobiliste inexistante. Dans des conditions atmosphériques comme celles qui nous occupent actuellement, ces attributs m'ont probablement sauvé la vie, il y a quelques heures.

Je suis allée souper chez ma mère. Un petit repas entre nous. Seules toutes les deux comme ça faisait longtemps que nous n'avions pas pris le temps de le faire. Pour ma part, ce genre de repas est une pause dans l'existence. On n'a qu'un mère dans la vie et le rapport que l'on a avec elle a quelque chose d'unique et de rassurant. En tout cas, pour moi.

Je me rendais donc, à pied, à la station de métro Sauvé après un bel épisode mère fille précautionneusement dans la moulée qui tombait du ciel et qui encombrait la chaussée. Comme je l'ai mentionné plus haut, je suis une piétonne peureuse. Ce qui fait que j'ai tendance à attendre que les voitures soient bien arrêtées avant de m'avancer dans les intersections, surtout lorsque celles-ci comportent plusieurs voies.

C'est ainsi que j'ai attendu que les voitures soient bien immobilisées sur la rue Lajeunesse avant de la traverser. Il y avait des véhicules dans les deux premières voies et tandis que j’apercevais, un coin de rue plus haut, une voiture dans la troisième voie quand je m'y suis engagée. C'est plusieurs secondes de marche. J'atteignais la troisième voie lorsque la voiture que j'avais vue au loin est apparue dans mon champs de vision pendant qu'un autre véhicule allant dans la même direction que moi avançait et l'a percutée de plein fouet.

J'ai tout vu, j'ai même eu le temps de reculer de trois pas avant l'impact. Rien de bien méchant, un peu de tôle froissée mais rien de plus. Une fois en sécurité sur le trottoir, le conducteur de la voiture qui allait dans le même sens que moi s'est précipité hors de son véhicule avec un énorme accent hispanophone, s'est précipité sur moi pour s'assurer que j'allais bien. Après quoi il m'a demandé si j'acceptais de lui laisser mon numéro de téléphone au cas où mon témoignage aurait de la valeur.

Pendant ce temps, la conductrice de l'autre voiture disait qu'elle avait manquer de break (ses mots, pas les miens) et invectivait l'homme qui voulait appeler la police en lui disant : « Ben là, ton char yé juste rayer, regarde le mien ».

J'ai retenu mes commentaires, mais je peux affirmer que, pour une fois, la fautive était davantage pénalisée que l'autre partie. Sérieusement, elle n'avait aucune raison de ne pas s'être arrêtée à temps, à moins d'avoir attrapé son permis de conduire dans une boite de quaker jack.

En conclusion, tous les usagers de la routes devraient savoir que lorsque le ciel du Québec nous offre de telles giboulées, le seul moyen d'en sortir vivant est de redoubler de prudence, on ne sait jamais à quel point des réflexes élémentaires peuvent nous sauver la vie.

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