dimanche, mars 04, 2018

Changement de plan

Ben voilà, le plans ont changés. De toute manière, c'est pratiquement ce à quoi servent les plans. Après tout, ils ne sont qu'une ligne directrice pour se donner une idée de sens à prendre. Même dans un texte, il m'arrive plus souvent qu'autrement de jeter les idées de où je veux aller avec une histoire et me retrouver quelque part entre le milieu et la conclusion en prenant une voie que je n'avais pas prévue à l'origine, alors le plan s'efface pour laisser place au texte qui voulait naître.

Je dois déménager. Je le sais depuis près d'un an. Changer de logis en soi ne me dérange pas. Je suis lasse de celui où j'habite, parce que je me sens loin de beaucoup de choses, mais surtout de gens, qui me sont chers. Et puis, je suis fatiguée des voisins imbéciles qui mènent leur vie de nuit et ne semblent pas avoir conscience que certaines personnes ne vivent pas entre 1 et 5 heures du matin. Je suis aussi tannée de vivre à un endroit où rien n'est fait de manière préventive et que balcon, bain, plancher n'ont été réparés que lorsqu'on passait à travers, au sens propre du terme, même pour le bain.

Mais voilà que je dois partir seule. La dernière fois que cela m'est arrivé j'ai fini le périple en dépression majeure. Alors dire que j'ai peur ici est un euphémisme : je suis terrorisée. Je ne suis pas très douée pour la vie en solitaire. Je mange mal, je dors mal, je passe le plus clair de mon temps à stresser au sujet de mes clefs, redoutant de les perdre et de me retrouver à la rue. Et puis, j'ai immobilisme facile. Alors, je m'éparpille un peu partout et je ne trouve pas le courage de me ramasser. En colocation je le fais pour ne pas déranger les autres, mais toute seule, je repousse continuellement les tâches domestiques et je fini par vivre dans un cocon qui n'est pas du tout douillet.

Avec ma grand hantise du dérangement, je fini par me murer dans un une bulle hermétique et étanche. Une grosse bulle de solitude.

Et puis j'ai peur financièrement. Je ne peux pas me permettre de payer beaucoup plus que 550$ de loyer. Que vais-je trouver pour un prix aussi dérisoire dans un marché comme celui de Montréal? Un garde-robe pas éclairé sans doute. Je me retrouve prise dans un énorme dilemme, soit je paie un loyer abordable et je peux continuer à voyager un peu, donc à vivre, soit je paie un loyer hors de prix pour moi et je retourne dans la pauvreté que je viens de quitter qui limite considérablement ma liberté de mouvement.

Mais je n'ai pas le choix, je ne trouverai pas de colocation à l'âge que j'ai qui me soit acceptable. Je devrai faire face. Accompagnée de la grosse chienne jaune de tous les fantômes de mes échecs passés.

Ce n'est pas rassurant.

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