Maman
Maman,
J'ai été la première à
te donner ce nom. Ce qui crée, je crois, un lien unique entre nous.
Tu étais pour moi, la plus belle, la plus forte, la plus sage, la
plus formidable aussi. Je te voyais de mes yeux neufs avec tout
l'amour que je pouvais te porter. Nous étions quatre dans ce cas, et
si parfois les jalousies inhérentes à la fratrie nous ont un peu
bousculés, j'ai toujours su que l'amour restait fermement planté
dans les racines de tous les êtres que nous étions.
J'étais tellement
convaincue d'avoir la meilleure maman du monde que je t'amenais mes
amies tristes ou écorchées pour que tu les consoles et les soignes
comme tu savais si bien le faire pour moi.
Je te vois, encore
aujourd'hui, comme une femme généreuse de son amour, de son temps,
de sa patience et de ses valeurs. Il me semble que ces
caractéristiques ont toujours été au cœur de ta vie, même dans
ta vie professionnelle, tu t'étais choisi un métier qui mettait
l'humanité au cœur de ton existence, et même si ton nom ne figure
pas en tête de celles qui ont construit le Québec; les femmes de la
génération d'Éléonore peuvent te remercier d'avoir abattu des
barrières afin de leur permettre d'avoir plus d'option dans la
manière dont elles peuvent donner naissance.
Ce n'est pas rien.
Et même lorsque tu
n'allais pas très bien toi même, quand ton bébé était à l'autre
bout de l'univers et que le pays des zombies te faisait les yeux
doux, tu t'es dressée pour moi comme un roc dans la tempête parce
que ma propre faiblesse te faisais assez de peine pour que tu en
oublie la tienne. Si ce n'est pas du courage, de l'amour et du
partage, je ne sais pas comment on peut appeler cela...
Je crois que je
reconnaîtrais ta maison n'importe où, même si tu déménageais ou
changeais complètement le décor simplement parce que tu as le chic
d'inclure chaleur et simplicité à ton quotidien et que pour une
fille, même grande, ce genre de repère ne se perd jamais.
Cette année, tu étais
prête à passer ton anniversaire sous silence pour laisser toute la
place à Coccinelle. Mais tes filles, elles, trouvaient que tu
méritais au moins un beau salut pour souligner ce passage
symbolique.
Je te souhaite beaucoup
de bonheur et de santé pour les années à venir en osant même ici
étendre mes ailes d'aînée pour joindre les voix de mes frères et
de ma sœur aux miens.
Joyeux anniversaire, on
t'aime tous très fort.
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