dimanche, mars 25, 2018

Une journée en amitié

Je me suis réveillée par un matin radieux de printemps. Il était beaucoup trop tôt pour émerger de mon lit par un jour de congé, mais je n'avais plus sommeil. J'avais donc choisi l'entre-deux de la lecture dans rayon lumineux bien enfouie sous ma couette. J'avais rendez-vous pour le brunch, mais je prenais plaisir à rester lovée dans mon écrin comme pour arracher quelques heures au repos.

Nous allions visiter son prochain appartement, celui où elle s'installera sous peu. Celui-ci se situe dans un quartier que je croyais ne pas connaître du tout puisqu'il est situé à des kilomètres de ceux que j'ai habité, mais je me suis rapidement rendue à l'évidence que j'y avais été il y a très, très longtemps, à l'époque où je ne comprenais pas encore tout à fait ce qu'était un quartier, même si j'en habitais un.

Bref, mon amie et moi nous sommes rendues à l'extrême sud-ouest de la ville. Après avoir visité l'appartement, nous avons entrepris d'arpenter les rues que nous ne connaissions pas comme si nous étions en voyage dans une nouvelle ville. La température était idéale, les gens que l'on croisait souriants, les enfants jouaient à courir quelques mètres devant leurs parents, comme pour mesurer jusqu'à quels degrés ils pouvaient étendre leur liberté. C'est ainsi que nous sommes retrouvées assise dans un petit resto à déjeuners qui n'appartient à aucune chaîne et dont la décoration festive nous faisait chaud au cœur.

Nous en étions ressorties en nous disant que mon amie s'éloignait sans doute aucun des lieux qu'elle habitait depuis des années, mais qu'elle s'était trouvé là, un très chouette quartier où vivre cette nouvelle époque de son existence.

En soirée, j'avais un souper de prévue avec une femme chère à mon cœur que je n'avais pas vu depuis près d'un an. En la voyant, mon cœur avait un saut de joie dans ma poitrine et je m'étais dit que négliger de telles amies, quelles que soient les raisons que je me donne, c'est vraiment nono et que c'est moi qui y perds au change au passage.

Cette rencontre avait lieu au nord de Montréal, près de l'endroit où je voudrais habiter l'été prochain. Dans un quartier et sur une rue que je connais comme le fond de ma poche, même si beaucoup de choses ont changées depuis que j'ai cessé d'y habiter. Il y a un je-ne-sais quoi de rassurant à me promener dans cet endroit nettement plus paisible que l'endroit où je vis actuellement. Je sais que c'est psychologique, mais toutes les distances me semblent courtes, comme si ma connaissance intime des jalons que je parcoure en rapetissait l'envergure.

J'avais donc passé la journée à voyager d'une amie à l'autre, d'un bout de la ville à son extrémité. L'un dans l'autre, je m'étais lovée dans la chaleur humaine des discussions sans entraves et sans faux semblants.

C'est une journée de printemps, une journée en amitié, une journée à répéter le plus souvent possible.

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