Morte journée
Comme à toutes les fois
que mon amie Jen annonce une fête chez elle, j'ai répondu presque
immédiatement que je serais présente. J'avais fort envie d'y aller
parce que quel que soit le nombre de participants à ses fêtes, j'y
ai toujours beaucoup de plaisir. Bizarrement pourtant, le jour dit,
quelques heures avant de m'y rendre, j'hésite. Cette fois c'était
parce que j'étais lessivée après une grosse journée qui avait
débuté beaucoup trop tôt. J'ai bien failli envoyer un plate
message d'excuses pour me défiler, mais j'ai fait une sieste à la
place en me disant intérieurement : Vas-y Mathilde, sinon tu
vas le regretter le prochain soir où tu vas t'ennuyer toute seule
chez toi ».
Je me suis donc
finalement tenue à ce plan et j'ai fait mon apparition sur les lieux
autour de 20 heures. Comme il faisait une température pas tout à
fait assez agréable pour bien profiter de la magnifique terrasse de
mon amie, nous n'étions pas très nombreux, une petite dizaine, je
dirais. Je connaissais tous les invités en présence, ce qui fait
que je m'y suis tout de suite sentie à mon aise. Il m'arrive
quelquefois de ne pas trop savoir à quel cercle me mêler au
départ, mais je fini toujours par y trouver mon compte.
Le problème avec les
soirées chez cette amie, c'est que je sais quand elles commencent,
mais jamais quand elles finiront. Les discussions sont à la fois
intenses et stimulantes, les gens opiniâtres et charmants. Une des
choses étranges c'est que nous sommes deux Mathilde, alors quand
nous sommes peu nombreux à toutes les fois où j'entends mon nom, je
ne sais plus trop où donner de la tête. Et pour dire vrai, l'autre
Mathilde fait partie de la bande depuis beaucoup plus longtemps que
moi, ce qui fait qu'elle y est interpellée à la même mesure. C'est
étrange, mais sympathique et c'est une femme qui me plaît
énormément, parce qu'elle a une magnifique imagination et doublée
d'une grande humanité.
Bref, tel que d'habitude,
j'ai vu l'heure à mon arrivée, je me suis rendue compte que deux
heures s'étaient enfuie l'air de rien parce que nous étions
rentrés, terrassés par la pluie froide d'avril et quand j'ai voulu
prendre le dernier bus pour chez-moi, il était passé depuis
longtemps. Alors je suis restée, encore plus longtemps.
C'est le genre de soirée
que je vivais souvent à l'université, de celles qui se terminent
aux petites heures et qui me laissent remplie de belles idées et
d'énergie positive. Mais contrairement à mes jeunes années
estudiantines, le lendemain, soit aujourd'hui, a été hem... Perdu?
Je me suis levée avec l'impression d'avoir une enclume dans la tête,
je me sentais tout à fait bouette. Rien à faire avec moi.
J'ai passé la journée à
somnoler devant des comédie romantiques que j'avais déjà vues
mille fois. J'avais l'impression de ne pas pouvoir penser droit.
Durs, durs les lendemain de veille quand on a presque ans.
Et même si aujourd'hui,
je me dis que plus jamais, je sais pertinemment qu'à la prochaine
invitation, je récidiverai avec autant de plaisir que j'en ai eu
hier soir.
De fois une journée
perdue, ça fait du bien, si ça veut dire qu'on a eu une chouette
soirée remplie de belles personnes la veille...
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