Détours matinaux
Quand j'ouvre le magasin
la fin de semaine, je dois y être à 7 heures pour faire entrer les
gens qui font le ménage. À cette heure, les transports en commun
sont, disons, peu fréquents. Je dois donc quitter la maison à 6h10
au plus tard. Il y a bien longtemps que j'ai découvert que ça me
prend plus de temps de prendre la ligne verte puis la ligne orange
que de marcher jusqu'à Berri pour cause d'espace temps entre les
transferts. Mais, il y a le 125 qui peut me permettre de gagner du
temps.
Il y a deux semaines, un
samedi matin, il pleuvait des cordes. J'étais détrempée après
avoir fait deux pas. Je m'étais donc réfugiée sous un auvent pour
attendre l'autobus (il n'y a pas de cabine à cet endroit). Je
grelottais dans mes vêtements mouillés quand j'ai vu l'autobus
tourner sur la rue De Lorimier pour se rendre vers Sherbrooke.
J'avais levé les yeux pour constater qu'en effet, un détour était
prévu, mais le site de la STM n'avait pas juger bon de l'indiquer.
Je n'avais plus le temps de marcher jusqu'au métro Berri sans
arriver en retard à destination. Alors j'avais appelé un taxi pour
me rendre à bon port. C'est fâchant comme début de journée, je
trouve.
Hier matin, j'ai vu le
même autobus effectuer le même détour. Sauf que m'étant récemment
fait prendre, je prends désormais la peine de vérifier si un détour
est indiqué sur le site ou sur l'arrêt et il n'y avait rien. Je ne
sais pas pourquoi le chauffeur a pris la décision de s'en aller sur
Sherbrooke, laissant tous les passagers potentiels moisir à leur
arrêt, il n'y avait pas de détour indiqué sur les trois arrêts
que j'ai franchi à à la course pour essayer d'attraper le 45 qui me
permettrait d'aller vers le nord afin de perdre le moins de temps
possible.
J'ai été chanceuse, le
chauffeur m'a vue arriver et il m'a attendue. Dire que j'étais
furieuse contre la ligne d'autobus 125 est un euphémisme. J'avais
une énorme envie de déverser mon fiel sur le chauffeur du 45, mais
il n'était aucunement responsable de mes malheurs, alors j'ai laissé
tomber l'idée. Je lui ai toutefois demandé s'il avait de
l'information sur un détour impromptu de cette ligne. Et,
évidemment, il n'en avait pas.
Arrivée à la station
Fabre, j'ai renoncé à prendre le métro parce que les passages sont
vraiment trop rares sur la ligne bleue à cette heure. J'ai donc
marché à vitesse grand V jusqu'au magasin pour finir par arriver
avec un petit 5 minutes d'avance sur l'heure d'ouverture, sauf que je
devais accueillir une nouvelle gérante et que je lui avait dit que
je serais là 15 minutes plus tôt. Ça froissait sérieusement mon
sens du professionnalisme qui n'a été freiné cette fois que par
mon sens de l'économie, parce que franchement, je n'ai pas envie de
payer des taxis à toutes les fois où un autobus ne passe pas.
Bref, ce matin, je n'ai
pas pris de chance, j'ai quitté la maison à 6 heures et j'ai marché
jusqu'à Berri pour finir par arriver à la même heure que lorsque
je prends l'autobus.
Cette ligne de bus,
franchement, fera partie des nombreuses choses que je laisserai
derrière moi avec grand plaisir lors de mon déménagement prochain.
J'ai cependant le
pressentiment que je vais pester au moins autant au sujet de la ligne
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