Deux heures et demie avec Mathilde
Aujourd'hui, j'ai fait
quelque chose que j'aurais dû faire il y a bien des années. Effet
collatéral de mon déménagement imminent, j'ai vidé mes classeurs.
M'enfin, j'en ai vidé un des deux. Par conséquent, j'ai passé deux
bonnes heures avec moi. Toutes sortes de versions de moi que j'avais
un peu oublié.
Ces classeurs contenaient
essentiellement des notes de cours que j'ai déménagé pendant vingt
ans. Et si je me suis posée longuement au même endroit dans les
dernières années, ce ne fut pas du tout le cas dans mes périodes
précédentes. Disons que j'avais la bougeotte, pour faire une
histoire simple, même si souvent, ces mouvements de meubles et de ma
personne étaient pratiquement obligatoires.
En pensant à mon futur
logis, je me disais que je devais me défaire de mes classeurs parce
que je n'aurai pas vraiment l'espace pour les caser de manière soit
discrète, soit en harmonie avec le décor que je fais et je défais
dans ma tête depuis quelque chose comme deux mois. Comme souvent,
quand on vide des silos de conservation de nos petites choses, on
croit savoir ce qu'ils contiennent, mais on se retrouve bien souvent
devant beaucoup de surprises.
J'avais oublié que j'y
avais rangé toutes les photographies que j'ai en ma possession, ou
presque. Des amoncellement de débuts de textes, à l'époque où
j'écrivais tout à la main avant de le retransmettre (ou pas) à
l'écran. Il y avait aussi tous mes journaux intimes et mes vieux
agendas scolaires que je garde parce que je trouve assez amusant d'y
plonger le nez pour me retrouver face à face avec ces Mathilde que
je ne suis plus tout à fait, mais qui ont contribué à faire la
femme que je suis actuellement.
Il y avait aussi toutes
sortes de documents officiels dont je devrai me départir avec
précaution. J'ai donc entrepris de faire des piles : ce que je
garde, ce dont je dois disposer et ce qui se recycle. Heureusement,
je pouvais recycler la majeur partie de mes avoirs. Des notes de
cours, des photocopies de toutes sortes de textes auxquels je
m'abreuvais lors de mes études. Le genre de chose sur lesquelles je
n'ai pas posé les yeux depuis quelque chose comme quinze ans. Ces
feuilles amassaient tranquillement de la poussière sans demander
leur reste, je le savais très bien. Je sais aussi qu'il y a très
longtemps que j'aurais dû les mettre aux rebuts, mais je crois que
tant que je n'avais pas fini de payer mes dettes, j'étais incapable
de poser le geste qui sortirait de mon quotidien, les preuves de ma
vie universitaire.
Mais là, c'est fait.
Deux gros sacs de récupération plus tard. Et un constat navrant à
l'arrivée : je ne peux pas me départir des deux classeurs; je
dois en conserver un pour y ranger mes petites choses personnelles
dont je ne désire par faire l'étalage devant les visiteurs à
venir.
Ce qui fait que j'ai
recommencé à jouer à Tetris dans mon cerveau pour trouver une
place pour un classeur dans mon appartement.
Il y a de quoi m'occuper
l'esprit pendant de longues heures.
Libellés : Digressions
The next time I learn a weblog, I hope that it doesnt disappoint me as a lot as this one. I mean, I do know it was my choice to read, but I really thought youd have something fascinating to say. All I hear is a bunch of whining about something that you can repair for those who werent too busy in search of attention. gsn casino slots